Bayer progresse de 10,68% à 42,40 euros à Francfort porté par des résultats trimestriels solides. Dans une époque pleine d'incertitude, les investisseurs ont apprécié la confiance affichée par le groupe de chimie et de pharmacie allemand. En confirmant ses objectifs 2008 malgré une fin d'année difficile, il a surtout montré l'importance de sa branche pharmacie. Après les bons résultats de ses concurrents européens (Roche, Novartis, GSK,...), cette publication confirme les qualités défensives du secteur de la santé. Selon West LB, Bayer est même l'une des valeurs les plus défensives du Dax.
Bayer a publié ce matin un résultat net en repli de 76% à 277 millions d'euros en raison d'une base de comparaison très défavorable. L'an dernier, le groupe de Levekusen avait touché un gain fiscal exceptionnel. Plus parlant, le résultat d'exploitation avec éléments exceptionnels a reculé de 4,2% à 1,56 milliard d'euros pour un chiffre d'affaires en hausse de 2% à 7,79 milliards d'euros.
Le groupe de chimie et de pharmacie a été pénalisé par le ralentissement de la demande pour ses spécialités chimiques (plastiques pour CD, mousse de garnissage ou d'isolation, etc.) et par la hausse des coûts des matières premières.
Mais la crise financière n'a pas pénalisé le groupe, a souligné Werner Wenning, le président du directoire. "Nous n'avons actuellement pas de besoins de refinancement et la dette qui va arriver à maturité dans les prochaines années sera payée par le cash flow opérationnel", a-t-il en effet déclaré.
Porté par les ventes de sa branche Pharma (+2,6% à 2,64 milliards d'euros), Bayer a donc confirmé ses objectifs 2008. Il continue de viser une croissance de plus de 5% du chiffre d'affaires ajustée des effets de change et de portefeuille à 33 milliards d'euros environ cette année.
A l'image du marché, West LB a apprécié cette publication. Le broker allemand a confirmé sa recommandation d'Accumuler le titre en portefeuille avec un objectif de cours de 48 euros. Le bureau d'études a salué la visibilité des activités du groupe, notamment de la branche Pharma.
(P-J.L)
EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Pharmacie - Santé
Selon une étude menée par le BIPE (Bureau d'informations et de prévisions économiques), le plan de réduction des dépenses de santé mis en place par les autorités publiques en France sur la période 2005-2007 a dépassé les objectifs : les économies de 2,75 milliards d'euros, réalisées notamment grâce aux génériques, aux baisses de prix, aux réductions de remboursements et à une gestion plus stricte des médicaments en milieu hospitalier, sont bien supérieures aux 2,2 milliards d'euros escomptés. Le BIPE estime que, sur la période 2008-2012, pour éviter un taux de croissance des dépenses de médicaments compris entre 8% et 10%, les pouvoirs publics seront tenus de poursuivre leur programme de restrictions. Cela passera en particulier par un développement des déremboursements. Après l'instauration des franchises médicales, plus de deux cents médicaments sont en libre accès dans les officines, depuis cet été, pour favoriser l'automédication des Français. D'après l'Association des laboratoires pour une automédication responsable (Afipa), le marché de l'automédication, qui comprend à la fois les médicaments non remboursables et remboursables disponibles sans ordonnance, s'est développé de 4,4% en 2007 pour atteindre 1,9 milliard d'euros.
Produits de base - Chimie
Les pétrochimistes européens sont confrontés à un ENVIRONNEMENT extrêmement difficile sous la pression d'un double impact négatif. A celui causé par des niveaux historiquement élevés du prix du baril de pétrole s'ajoute l'effet pénalisant du bond du prix du naphta, l'une des principales matières premières utilisées par les pétrochimistes français et européens. La tonne de naphta a franchi la barre de 1000 dollars début 2008, soit 60% de plus que la moyenne sur 2007. Les acteurs cherchent à répercuter auprès de leurs clients l'envolée de leur facture énergétique par une augmentation de leurs prix. Ainsi, au cours des deux premiers mois de l'année, les prix des produits pétrochimiques ont progressé de 9% en Europe, selon les données du Cefic, l'organisme professionnel européen. Néanmoins ils éprouvent des difficultés croissantes à mener cette politique car ils craignent que leurs clients (fabricants d'emballages, de matériaux d'isolation pour le bâtiment, ou constructeurs automobiles) ne modifient durablement leurs approvisionnements pour limiter le poids des substances chimiques de leurs produits et réduire ainsi leurs coûts. Par conséquent, déjà pénalisées en 2007, les marges pétrochimiques risquent de se détériorer davantage ces prochains mois.