Casino (+11,36% à 52,56 euros) a clôturé en tête du CAC 40 vendredi. Les investisseurs, tiraillés entre la crainte de récession et achats à bon compte, ont joué les secteurs considérées comme défensifs comme la grande distribution, la pharmacie ou les télécoms. Par ailleurs, le titre a bénéficié du relèvement de recommandation d'un broker. Goldman Sachs a en effet relevé sa recommandation sur Casino de Vendre à Neutre, en réduisant son objectif de cours réduit de 64 à 52,50 euros et en retirant le titre de sa liste européenne des valeurs à vendre.
Le bureau d'études a fortement revu à la baisse ses perspectives de croissance sur le distributeur, car il estime que la consommation française va continuer de connaître de nombreuses difficultés. Il ajoute que les marchés émergents devraient eux-mêmes être sous pression, en particulier en Colombie. Cependant, GS souligne que la valorisation actuelle du titre est attractive.
Dans le sillage de Casino, Carrefour s'est apprécié vendredi de 8,59% à 26,80 euros.
EN SAVOIR PLUS
ACTIVITE DE LA SOCIETE
Fondé en 1898, Casino est l'un des tout premiers groupes de distribution alimentaire, avec un parc total de 9 850 magasins dans 10 pays, essentiellement constitué de supérettes et de supermarchés. Le groupe compte 192 948 collaborateurs à travers le monde. La société fédère les enseignes Casino, Franprix/Leader Price et Monoprix. Le groupe Casino est présent en Argentine, Uruguay, Venezuela, Brésil, Colombie, Thaîlande, dans l'océan indien, aux Pays-Bas et au Viet-Nâm.
Depuis fin mars 2005, Jean-Charles Naouri, l'actionnaire de référence de Casino par le biais de Rallye, a pris la direction du groupe. Afin de valoriser ses actifs immobiliers, le distributeur stéphanois a annoncé en 2007 deux projets de cessions immobilières pour 650 millions d'euros.
FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR
Les points forts
- Le groupe bénéficie d'une forte présence dans les magasins de proximité et le hard discount, principalement en France, ce qui le différencie de ses concurrents et constitue un atout essentiel grâce à la diversification des formats.
- L'exposition de Casino au non-alimentaire est limitée.
- Les marges de Monoprix résistent bien dans un ENVIRONNEMENT concurrentiel tendu, dans la mesure où la clientèle de cette enseigne est moins attentive aux prix que celle d'autres formats de distribution.
- Casino est bien exposé aux marchés émergents, où il réalise 30% de ses ventes.
Les points faibles
- La loi Chatel appliquée en 2008 devrait entraîner la libéralisation du jeu concurrentiel et rendre Casino moins compétitif sur les prix pour les marques nationales.
- La crise actuelle du pouvoir d'achat conduit les consommateurs à se détourner des hypermarchés Géant.
- Le redressement des enseignes Franprix et Leader Price risque d'être long et coûteux.
COMMENT SUIVRE LA VALEUR
- Casino poursuit une stratégie de rotation des actifs, en cédant certaines activités pour mieux en financer d'autres considérées comme prioritaires.
- La compétition est croissante sur tous les marchés européens. En France, le passage de Champion sous l'enseigne Carrefour Market pourrait notamment porter préjudice à Casino.
- A l'image de ses pairs, toutes les crises alimentaires auxquelles le public est de plus en plus sensible sont susceptibles de peser sur les ventes (vache folle, grippe aviaire, maîs transgénique).
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Distribution alimentaire
Selon une étude menée par TNS Worldpanel, Leclerc a conforté sa position de leader français de la grande distribution durant le premier semestre. Sa part de marché a légèrement progressé (+0,1%) pour s'établir à 16,1%. Le groupement a bénéficié des actions de son dirigeant, Michel-Edouard Leclerc, qui s'est associé au débat public sur le pouvoir d'achat. Les lancements de deux sites internet ("www.quiestlemoinscher.com" et "www.mon-pouvoir-dachat.com") ont été combinés avec des actions de promotions. Les investissements publicitaires de son concurrent, Carrefour, n'ont pas empêché la part de marché de ce dernier de s'éroder de 0,2 point sur un an à 13,3% à fin juin 2008. Ce sont surtout les enseignes de hard-discount qui tirent leur épingle du jeu : sur un an, à mi-juin, leur part de marché a gagné 0,4 point pour atteindre 13,9%, au détriment de la grande distribution traditionnelle. Néanmoins, facteur préoccupant, les grandes surfaces alimentaires ont subi un recul de 1,4% de leurs ventes en volume, au premier semestre, du fait de l'inflation. Certains distributeurs (Carrefour, Système U et Monoprix) ont donc choisi de baisser leurs prix pour contrer cette tendance. Carrefour vient ainsi de réduire jusqu'à 20% les prix de 300 produits (alimentaires et autres) à travers une opération intitulée " prix pouvoir d'achat ".