Déjouant les scénarios les plus sombres, Coca-Cola (+5,60% à 46,18 dollars) a rassuré des investisseurs échaudés par les déboires de son éternel rival Pepsico. Le numéro un mondial des boissons non-alcoolisées a en effet enregistré un bénéfice net de 1,89 milliard de dollars ou 81 cents par action au troisième trimestre, soit une progression de 14%. Hors éléments exceptionnels, le BPA a atteint 83 cents, alors que le consensus Reuters tablait sur 77 cents seulement. Hier, PepsiCo avait dévissé en bourse après avoir déçu les attentes du marché sur la même période.
Le deuxième groupe de boissons aux Etats-Unis avait même révisé ses prévisions de BPA 2008 à la baisse, indiquant qu'il faisait face à un ralentissement de la demande de boissons sans alcool, provoqué par la situation macroéconomique difficile.
Mais tout n'est pas rose non plus pour Coca-Cola. Si les volumes ont progressé de 7% à l'international, ils reculent de 2% en Amérique du Nord, où les consommateurs limitent de plus en plus leurs sorties au restaurant, crise oblige.
Si la direction reconnaît que la situation ne devrait pas s'arranger sur son marché domestique en 2009, elle veut rester positive.
"Notre activité à l'international, en particulier dans les marchés émergents, continue de porter notre croissance, et fait plus que compenser les difficultés auxquelles nous devons faire face en Amérique du Nord", a déclaré Muhtar Kent, le directeur général de Coca-Cola cité dans un communiqué.
Enfin, le spécialiste des sodas a affirmé qu'il était en bonne voie pour réaliser 400 à 500 millions de dollars d'économies par an d'ici la fin de l'année 2011 "afin d'apporter au groupe davantage de flexibilité pour des investissements destinés à alimenter sa croissance".
M-L.H.
EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Agroalimentaire
Les grands groupes agroalimentaires continuent à afficher de bonnes performances pour le premier semestre 2008, malgré la hausse des coûts des matières premières. Nestlé a bénéficié d'une progression de 8,9% de son activité au premier semestre pour un bénéfice net en croissance de 6%. Face à des résultats supérieurs à ses attentes au second trimestre 2008, Kraft a relevé ses objectifs pour l'année. Il s'attend désormais à une croissance organique de 6% au lieu des 5% précédemment estimés. Même constat pour Danone, dont l'activité semestrielle, en croissance organique de 9,6% a dépassé les prévisions des analystes. Néanmoins ces résultats proviennent souvent de hausses de prix. Chez Nestlé celles-ci représentent 5,4% des 8,9% de croissance organique. Pour Danone, l'évolution des ventes en valeur s'établit à 7,1%, alors qu'elle n'est que de 2,5% pour les volumes. Les analystes s'inquiètent donc de la capacité de certains groupes à poursuivre cette stratégie à l'avenir. D'autant que la progression des volumes vendus n'atteint pas les niveaux escomptés. Ainsi, au premier semestre, les volumes commercialisés par Nestlé dans les domaines de la nutrition et des eaux embouteillées ont été inférieurs à ses prévisions. Danone, qui a pratiqué des hausses de prix dans les produits laitiers, a subi un recul de ses parts de marché (de 33% en 2007 à 31% en 2008) au profit des marques de distributeurs.