Iliad s'adjuge 4,63% à 52,17 euros alors le gouvernement s'apprêterait à enterrer la quatrième licence de téléphonie mobile de troisième génération (3G). Une telle décision épargnerait la réalisation d'importants investissements à la maison-mère du fournisseur d'accès internet Free. Selon une source proche du dossier cité par «Le Figaro», «La quatrième licence est à 98% enterrée». La mise en terre officielle pourrait avoir lieu le 20 octobre lorsque Nicolas Sarkozy présentera son grand plan numérique pour la France.
Ce serait donc le risque d'une concurrence plus vive qui disparaîtrait pour les possesseurs des trois licences : Orange, SFR et Bouygues Telecom. Grâce à cette bonne nouvelle potentielle, l'action France Télécom gagne 0,38% à 19,815 euros, tandis que le titre de Vivendi, maison-mère de SFR, limite son repli à 1,20% à 21,035 euros. En revanche, Bouygues perd 3,43% à 32,11 euros en raison du caractère cyclique de ses autres activités. Au même moment, l'indice CAC 40 perd 2,99%.
Selon «Le Figaro», le gouvernement privilégierait l'attribution de fréquences par bloc aux trois grands opérateurs, ce qui leur permettrait de répondre à la croissance de leur trafic et de couvrir l'ensemble du territoire. En échange, le gouvernement leur demanderait des engagements en faveur des opérateurs mobiles virtuels.
L'arrivée d'un nouvel acteur serait repoussée à 2012 avec la libération de nouvelles fréquences suite à l'extinction du signal analogique pour la télévision, affirme «Le Figaro». Cependant, ces fréquences dites en «or» devraient coûter très chers – entre 1,5 et 3 milliards d'euros – car elles disposent d'une bonne portée et permettent des débits élevés. Elles nécessitent cependant un réseau moins coûteux.
Iliad devra donc prendre son mal en patience s'il veut encore s'installer sur ce marché. Les analystes jugeaient positive d'un point de vue stratégique l'entrée d'Iliad sur le marché de la téléphonie mobile, mais ils s'inquiétaient des lourds investissements nécessaires. Par ailleurs, JPMorgan soulignait en fin de semaine dernière que la situation difficile dans laquelle se trouvait le marché du crédit remettait en question les ambitions d'Iliad dans la téléphonie mobile.
(C.J)
EN SAVOIR PLUS
ACTIVITE DE LA SOCIETE
Le groupe Iliad est un acteur majeur sur le marché français des télécoms. Les activités du groupe se décomposent en deux secteurs identifiés sur la base de critères opérationnels :
- le secteur Haut Débit qui regroupe notamment les activités d'accès (exploitées sous la marque Free et ses déclinaisons), d'hébergement (Online, BookMyName et Dedibox),les activités Wimax (IFW) et les activités liées au déploiement de la fibre optique « FTTH ».
- le secteur Téléphonie Traditionnelle qui regroupe les activités de téléphonie fixe commutée (One.Tel et Iliad telecom), de revente aux opérateurs (exploitées par Kedra) ainsi que l'activité annuaire (principalement l'annuaire inversé exploité sous la marque ANNU) et l'activité e-commerce (exploitées sous le nom Assunet.com).
Free a annoncé, en 2006, sa volonté d'investir dans la fibre optique. Le groupe va déployer un réseau en fibres optiques en privilégiant Paris. Alors qu'à l'heure actuelle, les réseaux de fibre optique n'entrent pas encore dans le champ de régulation défini par la Commission européenne, Free annonce qu'il entend ouvrir le sien à tous les opérateurs.
FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR
Les points forts de la valeur
- Iliad est profitable depuis de nombreuses années, grâce à une gestion saine et l'absence d'investissements hasardeux durant la période de la bulle internet.
- Les analystes saluent une structure de coûts légère, un budget marketing optimisé au maximum et une stratégie de différenciation efficace qui fait augmenter l'Arpu (le revenu moyen par abonnés).
- Iliad n'est pas endetté.
- Le titre présente également un intérêt spéculatif. En effet, Iliad pourrait intéresser à terme un opérateur télécoms à la recherche de parts de marché en France. Un éventuel repreneur devra cependant convaincre le fondateur d'Iliad, Xavier Niel, qui détient 67% du capital.
- A terme, les investissements dans la fibre optique pourraient profiter au groupe : le partage de l'infrastructure, notamment à Paris où un autre acteur pourrait utiliser le réseau d'Iliad, serait un élément positif pour le titre.
Les points faibles de la valeur
- L'ENVIRONNEMENT concurrentiel instable et la position de challenger d'Iliad sont des facteurs de fragilité.
- La visibilité sur les perspectives de revenus des services Freebox (Voix sur IP, TV sur ADSL, Vidéo à la demande...) reste faible.
- L'incertitude sur la stratégie du groupe dans le mobile pèse sur le titre. Iliad est le seul candidat à la quatrième licence de téléphonie mobile, mais a posé ses conditions. On rappellera que le groupe conserve la possibilité de renoncer à l'autorisation avant sa délivrance.
-Les investissements prévus dans la fibre optique pourront, dans un premier temps, affecter le taux de croissance des marges de l'opérateur.
COMMENT SUIVRE LA VALEUR
- La valorisation d'Iliad dépend fortement de la croissance de la base d'abonnés ADSL et des services optionnels de la Freebox.
- L'engouement des Français pour le haut débit ne se dément pas. Les offres comprenant Internet, la téléphonie illimitée et la télévision se démocratisent et drainent une nouvelle clientèle vers les FAI. La course aux prix et aux débits devrait se poursuivre, mais on constate également une tendance à l'extension des offres de services complémentaires.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Internet - FAI et sites internet
En France le nombre d'abonnés à l'Internet haut débit ne cesse de se développer. Fin juin, selon les chiffres du régulateur des télécoms (Arcep), il s'élevait à 16,7 millions, dont 15,875 millions à l'ADSL. Sur un an, l'accroissement du nombre d'abonnés est de 2,5 millions, soit une progression de 18%. Parmi les foyers français équipés d'Internet, un nombre croissant est séduit par les « box », permettant d'accéder à l'Internet ADSL. Selon une étude Médiamétrie, 10,5 millions de foyers sont équipés d'une box ADSL en France. Ce chiffre a bondi de 36% en un an. Toujours selon cette étude, la majorité (58%) des détenteurs du boîtier ne l'utilisent que pour l'Internet et le téléphone, 29% profitent également de la télévision et seuls 10% ne s'en servent que pour l'accès Internet. Parmi les fournisseurs d'accès à Internet, Iliad, le troisième acteur avec sa filiale Free, devrait détrôner SFR de la seconde position dès septembre, grâce aux 900000 abonnés d'Alice qu'il a récemment racheté. Iliad a enregistré de bons résultats durant le premier semestre : son chiffre d'affaires a augmenté de 20,6% à 692,2 millions d'euros. Il a un programme d'investissement ambitieux. Il consacrera un milliard d'euros au réseau de fibre optique d'ici à 2012, dont 300 millions à 400 millions au cours de la période 2008-2009. Iliad est également candidat à la quatrième licence de téléphonie mobile de troisième génération.