Philips (- 8,17% à 14,49 euros) fait partie des rares valeurs européennes en baisse après avoir annoncé un résultat opérationnel trimestriel inférieur aux attentes. La performance de sa division systèmes médicaux est particulièrement mise en accusation. Le groupe d'électronique diversifié a également prévenu qu'il ralentirait la mise en oeuvre de son programme de rachat d'actions de 5 milliards d'euros en raison de la détérioration de la situation économique et des turbulences sur les marchés financiers.
«Pour n'importe quelle société, l'argent est le roi dans le monde d'aujourd'hui», a déclaré le directeur financier du groupe Pierre-Jean Sivignon.
Au troisième trimestre, Philips a affiché un bénéfice net de 357 millions d'euros contre 331 millions d'euros un an plus tôt. Cette année, le groupe a enregistré une charge avant impôts de 241 millions d'euros liée au règlement final des litiges concernant l'amiante et une plus-value de 302 millions d'euros provenant de la cession du reste de sa participation dans le fabricant de semi-conducteurs, TSMC.
Plus important, son EBITA s'est élevé à 128 millions d'euros, là où le consensus Reuters attendait 168 millions d'euros, contre 444 millions d'euros au troisième trimestre 2007. Hors charge liée à l'amiante, l'EBITA reculé de 75 millions d'euros en raison principalement de 89 millions d'euros de coûts de restructurations et d'acquisitions. Ceux-ci ont été compensés en partie par la plus-value de 45 millions d'euros engrangée lors de la vente de Speech Recognition Systems. La division systèmes médicaux a affiché un résultat opérationnel de 197 millions d'euros, soit 34 millions d'euros de moins que la prévision moyenne des analystes.
Le chiffre d'affaires a reculé de 2% sur une base comparable à 6,334 milliards d'euros.
Enfin, Philips a confirmé son objectif de plus que doubler son EBITA par action à l'HORIZON 2010.
(C.J)
EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
=/Semi-conducteurs/=
Pour l'année 2008, le World Semiconductor Trade Statistics table sur une progression de 4,8% des ventes mondiales de semi-conducteurs (à 268 milliards de dollars) par rapport à l'an passé. Cette estimation a été revue à la baisse car, début 2008, l'association professionnelle américaine évaluait la croissance du secteur à plus de 9%. Cette nouvelle prévision est toutefois similaire à celle établie par l'institut Gartner qui s'attend à une augmentation de 4,6%. Face à un recul des prix, qui impactent négativement leurs résultats, les fabricants de mémoires DRAM et flash ont réduit leurs investissements industriels de façon significative, à l'instar de Qimonda, Samsung, ou Micron. Ceux qui sont plus diversifiés, tels STMicroelectronics, recourent à la sous-traitance pour une partie de leur production.
Electronique
D'après l'institut d'études GFK, les ventes en valeur du marché français de l'électronique grand public ont reculé de 1% au premier semestre. Ce chiffre représente une rupture par rapport aux taux de croissance élevés des années précédentes : 6% en 2005, 18% en 2006 (grâce au boom des écrans plats) et 8% en 2007. La mauvaise performance du début d'année est liée à la baisse des prix de vente mais aussi à une conjoncture économique difficile. Tous les produits ne sont pas logés à la même enseigne : les ventes de lecteurs de DVD sont les plus touchées avec une chute de 20% tant en volume qu'en valeur. Même si les GPS bénéficient d'une croissance en volume de 20%, ils pâtissent d'une chute des prix et affichent un retrait de 8,7% de leurs ventes. Quant aux baladeurs MP3, ils souffrent de la concurrence des téléphones mobiles, qui remplissent de plus en plus souvent la fonction de lecteur de musique portable. Par contre, les fabricants de téléviseurs s'en sortent très bien et enregistrent une croissance de 7% des ventes en valeur sur le semestre. Le téléviseur LCD a représenté 90% des ventes d'écrans et plus de la moitié du marché total en valeur, contre 40% en 2007. Les ventes de modèles plasma ne représentent plus que 8% du marché, contre 11% l'an dernier.