UBS bondit de 6,95% à 22,78 francs suisses à Zurich. Les 2 372 petits porteurs qui faisaient la queue pour assister à l'assemblée générale extraordinaire du groupe peuvent être rassurés. Fini "la politique du casino" fustigée par des actionnaires plus très fiers de l'être. UBS, qui gère 30 % de la fortune privée du monde, retourne à ses fondamentaux en décidant de rétrécir considérablement le périmètre de sa banque d'investissement au profit de la banque privée. Pour preuve, 2000 emplois dans "l'Investment Bank" seront supprimés. Au total, 6 000 salariés auront été renvoyés en un an.
UBS a annoncé ce matin la suppression de 2000 collaborateurs dans le cadre du repositionnement de sa banque d'investissement. "Le modèle d'affaires repose sur les principaux points forts de la division et sur la base de clientèle dans les activités sur titres et le conseil. Dans le cadre de ce modèle d'affaires, certaines activités sont supprimées ou réduites. Investment Bank se réadapte aux conditions des marchés", a expliqué UBS dans un communiqué.
UBS a pris trois mesures principales: continuer de développer les activités "Actions" (Equities, IBD et FICC), maintenir sa position de leader dans la banque d'affaires et re-positionner ses activités Fixed Income, Currencies and Commodities (FICC) en les orientant vers les services destinés aux clients. UBS va ainsi abandonner les activités dans le secteur des matières premières (métaux précieux exclus).
UBS a déjà pris plusieurs mesures pour réduire son bilan, appliquer un nouveau modèle de refinancement orienté vers le marché et réduire le risque et les effectifs. L'annonce d'aujourd'hui comportera d'autres réductions dans le but de ramener les coûts à un niveau plus soutenable, a précisé la banque suisse.
"Investment Bank réduira encore ses effectifs nets de 2000 collaborateurs, ce qui ramènera le total des effectifs pour cette division à près de 17 000 collaborateurs d'ici la fin de l'année. Près de 6 000 postes ont été supprimés depuis le pic atteint au troisième trimestre 2007. Les réductions concerneront principalement les activités qui seront abandonnées ou réduites afin de protéger et soutenir notre base de clientèle dans NOS principaux segments", a ajouté le groupe helvétique.
En un an, UBS a d- déprécier pour quelque 43 milliards de dollars (38 milliards de francs suisses) d'actifs liés au supbrime américain. Elle a perdu 22 milliards de francs en un an. Pour le troisième trimestre 2008, Peter Kurer, le président du conseil d'administration, prévoit un « faible bénéfice » dont le montant sera connu le mois prochain. Et le versement d'un dividende en 2010...
(P-J.L)
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Le paysage bancaire mondial est en pleine reconfiguration. Les banques qui résistent le mieux à la crise, sont à l'aff-t d'opportunités pour consolider leur position. En Angleterre, très affectée par la crise financière, la banque HBOS, numéro un du crédit immobilier, a été reprise par Lloyds TSB, cinquième banque du pays pour 12,2 milliards de livres (environ 15,5 milliards d'euros). Cette opération devrait créer un géant national du crédit immobilier et de l'épargne, détenant près de 28% du marché britannique des prêts immobiliers. En Allemagne également le marché bancaire se consolide. Deutsche Bank a annoncé son entrée au capital de Postbank à hauteur de 29,75%. Auparavant, Commerzbank avait racheté Dresdner Bank. La deuxième banque privée du pays double ainsi de taille. Les Etats-Unis ne sont pas en reste. Merrill Lynch a été reprise par la première banque américaine, Bank of America. Quant à JPMorgan Chase, elle devient la deuxième banque commerciale américaine grâce à l'acquisition de Washington Mutual.