Alitalia semblait en passe vendredi d'être tirée d'affaire après l'accord des grandes confédérations syndicales au plan de reprise mais les syndicats catégoriels, avec qui les discussions se poursuivent encore pour tenter d'arracher leur approbation, faisaient traîner leur réponse.
Les tractations sur une alliance avec une compagnie étrangère étaient également relancées, Air France-KLM et sa rivale Lufthansa plaçant leurs pions.
Les syndicats de personnel navigant SDL et Avia ont fait état vendredi de progrès dans les discussions mais doivent encore se voir lundi avec les repreneurs et le gouvernement.
"Il y a eu des progrès, nous allons vers un accord et nous nous revoyons lundi", a déclaré le président d'Avia, Antonio Divietri, à sa sortie d'une rencontre avec le gouvernement et les repreneurs italiens, rassemblés au sein de la Compagnie aérienne italienne (Cai).
Fabrizio Tomaselli, responsable de la SDL, a lui évoqué "des progrès mais encore limités par rapport aux attentes".
La rencontre entre les repreneurs, le gouvernement et les syndicats de pilotes était en revanche toujours en cours.
Le gouvernement a retiré l'ultimatum qu'il avait fixé initialement à 13H00 (11H00 GMT) pour que les discussions se poursuivent.
L'Anpav, autre syndicat de personnel navigant a donné son accord vendredi matin.
Dans ce contexte, les quatre confédérations, CGIL, UIL, CISL et UGL, qui ont déjà donné leur accord au plan, ont été convoquées au siège du gouvernement pour 19H30 (17H30 GMT).
La Cai, qui a obtenu l'accord des confédérations, qui représentent la majorité des salariés d'Alitalia, pourrait cependant décider de mettre en oeuvre son plan de reprise, même sans l'accord des derniers syndicats catégoriels.
L'adhésion de tous "serait importante (...) mais je crois que dans tous les cas, la Cai pourrait poursuivre son chemin", a estimé le ministre du Travail Maurizio Sacconi.
Alitalia semble tirée d'affaire depuis l'accord donné jeudi au plan de sauvetage par la CGIL, le plus gros syndicat italien, qui a fait volte-face après des concessions de dernière minute sur les rémunérations du personnel au sol, les congés ou le sort des salariés précaires.
Du coup, les repreneurs, qui avaient retiré leur offre la semaine dernière, l'ont représentée.
Soulagé par ce retour des repreneurs, l'autorité de l'aviation civile italienne a assuré que les avions d'Alitalia ne risquaient pas d'être cloués au sol "pour le moment".
Dans un deuxième temps, la Cai devra choisir une compagnie étrangère, avec laquelle nouer une alliance.
Air France-KLM, qui détient déjà 2% d'Alitalia, a déclaré son intérêt et pourrait prendre une participation de 10 à 20%, selon une source industrielle.
Mais sa rivale allemande, la Lufthansa, n'entend pas lui laisser le champ libre et semblait tenir la corde.
Son patron, Wolfgang Mayrhuber, venu à Rome sur invitation du gouvernement italien, a rencontré les syndicats vendredi. La compagnie allemande séduit l'UGL, la l'UIL et la CISL, grâce à son organisation similaire à celle d'Alitalia avec plusieurs "hubs" (plate-forme de transit).
Une faillite d'Alitalia, détenue à 49,9% par l'Etat, aurait été un grave revers pour le chef du gouvernement Silvio Berlusconi, qui s'était engagé à trouver des repreneurs italiens, après s'être opposé à un projet de rachat d'Air France-KLM.
Le plan de sauvetage de la Cai passe par une reprise des activités de transport de passagers d'Alitalia et leur fusion avec la deuxième compagnie de la péninsule, Air One. Un total de 12.500 salariés des deux compagnies seront réembauchés par la nouvelle compagnie, tandis que 3.250 postes seront supprimés.