Le secteur bancaire traverse actuellement une phase de concentration sans précédent à l'échelle planétaire. Après Lehman Brothers, Merrill Lynch, HBOS et American International Group, les regards se tournent désormais vers Morgan Stanley. Selon les informations de la chaîne CNBC, la banque d'investissements aurait officiellement ouvert les négociations en vue d'une fusion avec Wachovia ; les pourparlers seraient d'ailleurs à un stade avancé. D'après un article du New York Times, Morgan Stanley étudierait également un rapprochement avec un autre établissement.
Approché par Morgan Stanley, Citigroup aurait écarté le dossier. D'autres banques seraient également potentiellement intéressées, comme le britannique HSBC Holdings ou le conglomérat financier chinois CITIC. Le fonds souverain de Singapour GIC envisagerait également de se pencher sur le dossier. La piste Wachovia serait toutefois privilégiée par John Mack, le directeur général de Morgan Stanley. Dans le cas d'une fusion de Morgan Stanley, Goldman Sachs deviendrait l'unique banque d'affaires majeure indépendante de Wall Street.
La logique d'une fusion Morgan Stanley / Wachovia est toutefois mise en doute par certains observateurs du secteur, qui doutent de la pertinence d'une alliance entre la banque d'investissement et la banque de détail. Un analyste de Merrill Lynch a déclaré que les deux mariés potentiels sont mal assortis, et a estimé que sa réalisation était peu vraisemblable.
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LE SECTEUR DE LA VALEUR
Finance - Banques
L'année 2008 sera marquée par une politique de rigueur des banques françaises. Le Crédit Agricole a prévu un plan de recentrage pour Calyon et va céder jusqu'à 5 milliards d'euros d'actifs d'ici dix-huit mois. Quant à Natixis, qui a vu ses profits chuter de 88% au premier trimestre, à 69 millions d'euros, elle a adopté un plan d'économies de 400 millions d'ici à 2009 (représentant une baisse de 10% des coûts fixes). Comme au Crédit Agricole, certaines activités de marché trop risquées seront réduites, voire arrêtées. D'après une étude du BCG (Boston Consulting Group), la crise actuelle justifie le modèle de banque universelle, diversifiée tant sur le plan géographique que sur celui des activités. Grâce à ce modèle, les banques françaises ont pu compenser les effets de la crise, qui a durement touché les activités de banque de financement et d'investissement. A contrario, la banque à l'anglo-saxonne, qui suppose des établissements spécialisés dans les activités de banque d'investissement ou de crédit aux particuliers, pourrait être remise en cause.