American Airlines, la filiale de la firme américaine AMR, a demandé au Département américain des Transports de l'autoriser à retarder le lancement de sa liaison permanente entre Chicago et Beijing. La compagnie a mis en avant le prix élevé du carburant et les nombreux problèmes que traverse l'industrie aérienne pour justifier sa requête, réclamant la possibilité de débuter les vols le 4 avril 2010. A l'origine, ce service était prévu pour le 9 avril 2009. Le gouvernement américain a déjà accepté de telles demandes émanant d'US Airways, Northwest Airlines et United Airlines.
La raison pour laquelle les compagnies aériennes redoutent les vols très long-courriers se trouve dans le prix du pétrole : en effet, un passager consomme plus de carburant au kilomètre lors d'un vol de 15 heures que lors d'un vol de huit heures. En revanche, le prix du billet n'augmente pas proportionnellement ; le déclin du trafic et la flambée des coûts rend ainsi les vols très long-courriers particulièrement onéreux pour les compagnies.
EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Transport aérien
Le carburant représente le tiers des coûts d'exploitation des compagnies aériennes. Selon l'Iata, si le baril de pétrole reste sur l'année à un cours moyen de 107 dollars, les pertes globales du secteur en 2008 s'élèveront à 2,3 milliards de dollars, contre 4,5 milliards de dollars de bénéfices prévisionnels encore attendus en avril. Avec un cours moyen à 135 dollars, les pertes s'élèveraient à 6 milliards. Dans un secteur où les marges sont parmi les plus faibles (inférieures à 3%) les compagnies aériennes, qui ont déjà souvent réduit radicalement leurs coûts, cherchent à accroître le prix des billets. Selon certains analystes, les compagnies américaines vont devoir augmenter leurs tarifs de 15% à 25% pour atteindre la rentabilité avec un baril de pétrole à 125 dollars. Air France a récemment annoncé une nouvelle surcharge tarifaire, la troisième depuis le 22 avril, et a choisi de majorer, pour la première fois, sur son réseau long-courrier, les vols très-long-courrier. Dans ce contexte le modèle des compagnies « low-cost » est remis en cause du fait de leur marge de manoeuvre presque nulle pour contrer le renchérissement du prix du carburant.