La confirmation hier des négociations «avancées» entre Deutsche Bank et Postbank en vue d'une prise de participation au capital de cette dernière a sapé le moral des investisseurs. A la bourse de Francfort, le titre Postbank accuse une chute de 5,32% à 44,45 euros en milieu d'après-midi. Et pour cause : les actionnaires craignent que cette prise d'une prise de participation minoritaire ne limite le potentiel de hausse de l'établissement. Dans le cas d'une telle manoeuvre, la Deutsche Bank effectuerait l'achat auprès de la Deutsche Post, la maison mère de Postbank.
Mais selon les observateurs du secteur, l'acquéreur souhaiterait récupérer moins de 30% de l'établissement (29,75% exactement), en gardant la possibilité de rafler la totalité du capital. La Deutsche Bank ne serait alors pas contrainte de lancer une offre sur le solde, et pourrait attendre ainsi des temps meilleurs pour s'emparer de l'intégralité de sa proie.
Or, après une forte hausse du titre Postbank ces derniers jours et alors que les négociations se précisent, les investisseurs commencent à craindre que le rachat tant attendu ne soit pas si avantageux qu'ils l'espéraient. Reste à déterminer combien la Deutsche Bank est prête à mettre sur la table pour récupérer la mise. Si la Deutsche Bank affirme que les discussions sont avancées, les négociations semblent buter sur ce point.
Selon le Financial Times, l'établissement serait valorisé à 7,6 milliards de dollars. Celui-ci affiche 15 millions de clients et une capitalisation boursière de plus de sept milliards d'euros.
Paradoxalement, un échec des négociations pourrait profiter au titre en en relançant l'aspect spéculatif, l'espagnol Santander étant alors susceptible de lancer une contre-offre. Un tel cas de figure semble toutefois peu probable, selon les analystes.
An.P.