Essilor a annoncé qu'il poursuivait sa stratégie de croissance sur les marchés de l'Europe de l'Est en prenant une participation majoritaire dans Omega Optix, opérateur de premier plan des marchés tchèques et slovaques. Omega Optics réalise un chiffre d'affaires de plus de 10 millions d'euros et détient deux laboratoires de prescription.
"Cette opération permet d'assurer la pérennité d'un acteur reconnu du marché, tout en donnant la possibilité au Groupe de proposer aux clients locaux une offre alternative de produits et services propice à l'accélération de sa croissance dans un marché en fort développement", se félicite le numéro un mondial de l'optique ophtalmique.
EN SAVOIR PLUS
ACTIVITE DE LA SOCIETE
Essilor est le numéro un mondial de l'optique ophtalmique (c'est-à-dire les verres correcteurs), avec une présence dans plus de 100 pays. Le groupe emploie 29288 collaborateurs dans le monde et dispose d'un réseau mondial unique de 244 laboratoires de prescription et de 15 usines de production. Le groupe détient des marques à forte notoriété : Varilux (verres progressifs), Airwear (verres en polycarbonate), Crizal (verres traités) et bénéficie également de la réputation des marques issues de ses partenariats avec Transitions Optical (verres photochromes) et Nikon (haut de gamme).
Essilor a poursuivi en 2008 son développement international et noué des partenariats sur plusieurs continents, en particulier en Europe et en Amérique du Nord. Le groupe a ainsi pris le contrôle de 13 sociétés au premier semestre, dont le groupe italien Galileo. Essilor of America a également renforcé son réseau de laboratoires aux Etats-Unis en s'offrant Interstate et Empire. Au Canada, le groupe a enfin pris une participation majoritaire dans la société Westlab.
FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR
Les points forts de la valeur
- L'évolution des modes de vie dans les pays industrialisés constitue une tendance de fond largement positive pour Essilor. L'augmentation du travail sur écran, notamment, engendre des problèmes d'acuité visuelle. Le groupe profite également de l'allongement de la durée de vie et des problèmes de vue qui accompagnent le vieillissement.
-Dans sa stratégie de développement, le groupe met l'accent sur les produits à forte valeur ajoutée technologique (verres organiques, verres photochromiques, verres anti-reflet…), dont la croissance est supérieure à la moyenne du marché. Dans cette perspective, Essilor investit beaucoup en R&D et dispose d'un réservoir de produits innovants, ce qui lui permet de garder une longueur d'avance sur ses concurrents.
- Le groupe ne cesse de renforcer ses positions sur les marchés émergents, très dynamiques.
Les points faibles de la valeur
- Le développement de la chirurgie ophtalmique fait peser une menace, qui ne peut être négligée, sur les parts de marché des opticiens.
- Le groupe réalise une part importante de son chiffre d'affaires en dollars, avec 42 % des ventes réalisées en Amérique du Nord. L'évolution des parités des changes peut donc porter préjudice à la valeur.
COMMENT SUIVRE LA VALEUR
- Apparenté au secteur de la santé, Essilor est peu sensible aux aléas économiques.
- La solidité du groupe a un revers : comme pour toutes les valeurs défensives, le cours du titre manque de catalyseurs. Le manque de sociétés cotées comparables peut également poser problème aux investisseurs.
- Essilor est une valeur opéable. Toutefois, le marché ne lui voit pas pour le moment de prédateur potentiel.
- Le groupe a lancé un programme de rachat d'actions pour 3,3% de son capital, financé par la trésorerie disponible et les financements bancaires courants.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Biens de consommation
Le Fonds monétaire international (FMI) a publié des prévisions pessimistes sur la croissance européenne, au cours des deux prochaines années. Considérant que des risques élevés pèsent sur les perspectives de croissance en Europe, le FMI estime que le ralentissement de l'économie américaine et les turbulences financières devraient avoir un impact conséquent. Ainsi le taux de croissance global qui s'établissait à 4% en 2006 et à 3,9% en 2007 chuterait à 2,6% en 2008 et même à 2,5% en 2009. Ce recul serait encore même plus important pour les économies développées qui subiraient un retrait de leur taux de croissance de 2,9% en 2006 à 1,4% en 2009. La France, quant à elle, verrait son taux de croissance baisser de 2% en 2006 à 1,2% en 2009. Le moral en berne des ménages ainsi que l'inflation, qui atteint des sommets, sont des indicateurs inquiétants pour la croissance française en 2008.