Heineken (+1,95% à 31,90 euros) semble avoir contenté les investisseurs en affichant sa confiance pour l'avenir, malgré des résultats inférieurs au consensus au premier semestre. Le brasseur néerlandais a réalisé un bénéfice d'exploitation de 925 millions d'euros, alors que le consensus Reuters tablait sur 965 millions, contre 906 millions réalisés un an auparavant. Le chiffre d'affaires est ressorti à 6,4 milliards d'euros, alors que les analystes attendaient 6,97 milliards.
"C'est une bonne performance du premier semestre, témoignant de notre compétitivité dans une conjoncture molle et un contexte de hausse des coûts des facteurs de production", s'est félicité le directeur général Jean-François van Boxmeer.
Heineken a indiqué qu'il avait réussi à compenser la hausse du prix de matières en augmentant ses tarifs, en précisant que le malt et l'aluminium avaient augmenté de 15% par hectolitre lors des six premiers mois de l'année.
Alors que le titre s'est effondré de plus de 27% depuis le début de l'année, le numéro trois mondial du secteur a expliqué qu'il misait sur ses marques haut de gamme pour pallier le ralentissement de la consommation. La marque Heineken a d'ailleurs enregistré une croissance de 5,8% dans le segment international haut de gamme.
Grâce à la co-acquisition de Scottish & Newcastle, Heineken est devenu le numéro un du marché britannique. La semaine dernière, le brasseur néerlandais avait annoncé que les synergies liées au rachat devraient être plus élevées que prévu, estimant qu'elles devraient atteindre 145 millions de livres (184 millions d'euros) au lieu de 120 millions de livres (152 millions d'euros).
M-L.H.
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LE SECTEUR DE LA VALEUR
Agroalimentaire
L'ocde et la FAO ont, toutes deux, établi des projections qui tablent sur une hausse du prix des matières premières agricoles dans les 10 années à venir, par rapport à la décennie précédente. Ainsi les augmentations prévues sont de 20% pour la viande bovine et porcine, 30% pour le sucre, 40% à 60% pour le blé, le ma&*#8249;s et le lait en poudre, plus de 60% pour le beurre et les oléagineux et plus de 80% pour les huiles végétales. Le fait nouveau est qu'auparavant, les flambées de cours étaient dues à des événements ponctuels, comme une baisse des rendements provoquée par une sécheresse. Aujourd'hui des facteurs structurels entrent en jeu : les cours élevés du pétrole qui surenchérissent les coûts de production, la croissance démographique, et la modification des pratiques alimentaires avec une consommation accrue de viande dans les pays émergents, se combinent avec la demande de grains pour les agrocarburants.