Lufthansa (-0,24% à 14,41 euros) a déclaré son intérêt pour une prise de participation dans son homologue autrichienne en difficulté Austrian Airlines, a confirmé lundi à l'AFP un porte-parole de la compagnie. Les candidats à la reprise avaient jusqu'au 24 août pour se manifester auprès de l'Etat. Le porte-parole a refusé de donner des détails sur la hauteur de la participation visée. La compagnie allemande, principale partenaire commerciale d'Austrian est de facto favorite à sa reprise. Air France-KLM devra déployer des trésors de persuasion pour convaincre l'Autriche.
En fin de semaine dernière, "Les Echos" indiquaient qu'Air France-KLM serait sans doute candidat au rachat d' Austrian Airlines. La compagnie franco-néerlandaise aurait mandaté la banque d'affaires Lazard pour étudier un éventuel rachat de l'autrichien, en passe d'être privatisé à 100%. Austrian a surtout comme atout de disposer d'un réseau spécialisé sur les destinations secondaires d'Europe centrale et du Proche-Orient, très complémentaire de celui d'Air France-KLM.
Sur le marché, la compagnie autrichienne est valorisée à près de 1,3 milliard d'euros, sachant que l'action a bondi de 100% depuis la mi-juillet (4,49 euros jeudi). Sur un plan fondamental, le consensus Bloomberg fait ressortir une valeur d'entreprise de 1,17 milliard (3,18 euros).
Le gouvernement viennois a déjà posé certaines exigences, concernant notamment l'emploi et le développement de l'activité à Vienne. Sans surprise, l'objectif est de conserver le nom d'Austrian Airlines. Mais le repreneur devra également abandonner un quart du capital, soit la minorité de blocage, à un actionnaire autrichien de référence.
(P-J.L)
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LE SECTEUR DE LA VALEUR
Transport aérien
Le carburant représente le tiers des coûts d'exploitation des compagnies aériennes. Selon l'Iata, si le baril de pétrole reste sur l'année à un cours moyen de 107 dollars, les pertes globales du secteur en 2008 s'élèveront à 2,3 milliards de dollars, contre 4,5 milliards de dollars de bénéfices prévisionnels encore attendus en avril. Avec un cours moyen à 135 dollars, les pertes s'élèveraient à 6 milliards. Dans un secteur où les marges sont parmi les plus faibles (inférieures à 3%) les compagnies aériennes, qui ont déjà souvent réduit radicalement leurs coûts, cherchent à accroître le prix des billets. Selon certains analystes, les compagnies américaines vont devoir augmenter leurs tarifs de 15% à 25% pour atteindre la rentabilité avec un baril de pétrole à 125 dollars. Air France a récemment annoncé une nouvelle surcharge tarifaire, la troisième depuis le 22 avril, et a choisi de majorer, pour la première fois, sur son réseau long-courrier, les vols très-long-courrier. Dans ce contexte le modèle des compagnies « low-cost » est remis en cause du fait de leur marge de manoeuvre presque nulle pour contrer le renchérissement du prix du carburant.