Steria a affiché hier la plus forte progression du marché SRD après avoir relevé ses prévisions de résultat opérationnel pour le premier semestre. La SSII devrait enregistrer une amélioration de sa rentabilité alors qu'elle visait auparavant une stabilité. Steria a également annoncé un retour à une croissance organique positive au second semestre. Celle-ci avait été négative à hauteur de 0,5% sur les six premiers mois de l'année.
Sur cette période, le chiffre d'affaires de Steria a progressé de 35,6% à 878,7 millions d'euros. Cette forte hausse s'explique par l'intégration de la société britannique Xansa, acquise en 2007. Hors effets de périmètre et de change, il s'est effrité de 0,5%. Au Royaume-Uni, le chiffre d'affaires a atteint 376,9 millions d'euros et la croissance organique, -4,5%. En France, il s'est élevé à 261,20 millions d'euros et la croissance organique à -2,2%. En revanche, la croissance interne a atteint 13,4% en Allemagne et 4,5% dans la zone «autre Europe».
La SSII a souligné l'accélération des prises de commandes au cours du deuxième trimestre, ce qui lui permet d'afficher un ratio de prise de commandes sur chiffres d'affaires de 1,08. Ce qui devrait conduire, selon Steria, à une croissance organique positive sur le second semestre.
Concernant ses perspectives, Steria a indiqué que sur le premier semestre 2008, l'objectif d'afficher un taux de marge opérationnelle stable par rapport à celui du premier semestre 2007 devrait être "sensiblement dépassé". Lors de cette communication, le groupe n'a pas évoqué son objectif 2008 d'un taux de marge opérationnelle supérieur à 8%.
Enfin, le SSII a précisé que ses "covenants" bancaires sont "largement respectés" grâce à l'amélioration de sa performance en termes de cash flow libre net. Ainsi, au 30 juin, la dette nette rapportée à l'Ebitda devrait être inférieur à 2,3, soit nettement en dessous du maximum autorisé de 2,75. La ratio résultat d'exploitation (EBIT) sur frais financiers nets devrait être supérieur à 5, à comparer avec un minimum de 3,75.
EN SAVOIR PLUS
ACTIVITE DE LA SOCIETE
Steria est une société de services informatiques spécialisée dans l'intégration de systèmes et l'infogérance. Elle intervient dans les principaux secteurs de l'économie (administrations et institutions publiques, banque et assurance, industrie/ énergie/ transport et télécommunications), et se place aujourd'hui parmi les dix premières sociétés de services informatiques en Europe. Stéria réalise plus de 80 % de son chiffre d'affaires entre la France, la Grande-Bretagne et l'Allemagne.
FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR
Les points forts de la valeur
- L'acquisition de Xansa pour 472 millions de livres est jugée positivement d'un point de vue industriel. La SSII se renforce ainsi dans le BPO (externalisation des processus métiers) et prend possession d'une plate-forme offshore, employant 5000 personnes en Inde.
- Le positionnement de Steria est relativement défensif. En 2008, la société devrait réaliser 55% de son chiffre d'affaires dans l'infogérance et le BPO, où la récurrence des revenus est forte. Par ailleurs son premier domaine d'activité est le secteur public, moins sensible à la conjoncture économique.
Les points faibles de la valeur
- Le groupe est confronté aux risques d'intégration de Xansa, dont l'acquisition a été annoncée fin juillet 2007.
- L'opération a été financée à hauteur de 50% par une augmentation de capital et une émission d'obligations convertibles, ce qui a un impact dilutif.
- Certaines filiales étrangères, notamment en Espagne et dans les pays scandinaves, n'ont pas atteint la taille critique.
- Si Steria n'est pas exposé au dollar, il est en revanche sensible à la parité livre/euro.
COMMENT SUIVRE LA VALEUR
- Il est important de surveiller de près l'évolution de la politique d'investissement des grands clients du groupe afin d'appréhender la tendance du marché. Il convient notamment de s'assurer de la bonne résistance de l'activité infogérance et de suivre les contrats dans ce domaine.
- En outre, dans une SSII, l'essentiel des charges d'exploitation provient des salaires. A ce titre, l'effectif et le temps de mission des consultants sont des indicateurs importants. Ainsi, particulièrement en période difficile, le taux d'intercontrat est à surveiller. Un taux élevé pèse en effet sur la rentabilité des sociétés. Dans un ENVIRONNEMENT économique perturbé, la capacité des SSII à conserver leur clientèle en période de référencement et à faire face aux pressions tarifaires est également importante.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Informatique - SSII
Selon le cabinet d'études Gartner, la société de services informatiques américaine, Accenture, a réalisé l'an dernier une excellente performance en Europe, marquée par une croissance de 18%, plus de trois fois supérieure à celle du marché. En comparaison, ses rivaux ont enregistré des hausses d'activité beaucoup plus limitées : les revenus de Capgemini ont progressé de 8,6%, ceux d'IBM de 6,8%, tandis que ceux de l'allemand T-Systems ont même reculé de 7,6% à la suite du plan de réduction des coûts de Deutsche Telekom. Ces très bons résultats ont permis à Accenture de conquérir la deuxième place sur le marché européen, reléguant ainsi son concurrent Capgemini au troisième rang. Sur le plan mondial, la société américaine a également surperformé le marché avec une croissance de 19,7% l'an passé pour un marché en hausse de 10,5% dans le monde. Néanmoins les cartes vont être prochainement redistribuées sur le marché international des SSII suite à l'annonce, en mai dernier, par Hewlett-Packard de l'acquisition du numéro deux mondial des services informatiques, EDS (Electronic Data System). L'objectif du constructeur informatique est de concurrencer IMB, leader mondial du marché. En fusionnant avec EDS, HP voit, en effet, son chiffre d'affaires dans les services passer de 16,6 milliards de dollars à 38 milliards (de 10,7 à 24,5 milliards d'euros).