Danone a gagné 7,67% à 48,29 euros vendredi et afficha la plus forte hausse de l'indice CAC 40. Les investisseurs ont été agréablement surpris par le relèvement de son objectif de marge opérationnelle annuelle lors de la publication de ses résultats du premier semestre. Cette publication rassure le marché qui s'était inquiété ces dernières semaines de l'impact de la détérioration de la consommation des ménages sur les valeurs de grande consommation dans le sillage des ventes décevantes de Carrefour et de l'avertissement sur les ventes de L'Oréal.
Danone a réalisé au premier semestre un résultat net part du groupe de 879 millions d'euros contre 606 millions d'euros un an plus tôt. Le résultat net courant des activités conservées est lui ressorti à 701 millions d'euros, soit 1,47 euro par action, en progression de 16,6%. La marge opérationnelle courante s'est élevée à 15,30%, en augmentation de 35 points de base. Le chiffre d'affaires est de 7,691 milliards, en hausse de 9,6% en données comparables.
«Cette amélioration est en particulier liée à la réalisation plus rapide que prévue des synergies de coûts issues de l'acquisition de Numico, élément qui se traduit par l'amélioration des marges des pôles Nutrition Infantile et Nutrition Médicale», a précisé le groupe d'agroalimentaire.
Commentant cette publication, Franck Riboud, Président Directeur Général de Danone a déclaré que cette progression des résultats témoigne «clairement de la capacité de Danone à générer une croissance toujours plus forte et rentable dans un contexte difficile».
Avant d'ajouter : «Sur les marchés où nous avons commencé à observer un certain ralentissement des tendances de consommation, NOS équipes ont déjà mis en oeuvre les moyens pour réaliser les ajustements nécessaires et accélérer les innovations qui nous permettront de conserver et d'accroître la longueur d'avance du groupe et de ses marques».
Danone a revu à la hausse son objectif de progression de marge opérationnelle courante (EBIT) pour 2008. Il prévoit désormais une progression comprise entre 40 et 50 points de base en données comparables, contre au moins 30 points de base auparavant.
Les autres objectifs du groupe ont été maintenus. Danone table sur une croissance organique du chiffre d'affaires comprise entre 8% et 10% et sur une progression du bénéfice net courant dilué par action d'au moins 15% en 2008 par rapport aux comptes pro forma 2007.
EN SAVOIR PLUS
ACTIVITE DE LA SOCIETE
Danone est l'un des leaders mondiaux de l'industrie agroalimentaire. Il occupe des positions de premier rang sur ses trois principaux métiers : les produits laitiers (numéro 1 mondial), les boissons avec principalement l'eau conditionnée (numéro 2 mondial) et les biscuits et produits céréaliers (numéro 2 mondial).
Présent dans environ 120 pays, le groupe compte près de 90 000 salariés. En 2007, le groupe a vendu son activité biscuits et produits céréaliers à l'américain Kraft Foods. Dans le même temps, il a racheté le groupe néerlandais de nutrition clinique et d'alimentation pour bébés, Numico.
Les marques les plus connues de Danone sont :
- Produits Laitiers Frais : Danone, Actimel, Activia (Bio en France), Danonino (Petit Gervais aux Fruits), et Vitalinéa (Taillefine, Vitasnella ou Ser dans certains pays).
- Eaux en bouteille : Evian, Volvic, Bonafont, Aqua.
- Produits infantiles : Blédina, Gallia.
FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR
Les points forts de la valeur
- Danone, qui bénéficie d'une excellente maîtrise de ses métiers, dispose à la fois d'un portefeuille de marques internationales dynamiques et de très solides positions locales.
- Sur un marché mature, le groupe dispose de deux atouts fondamentaux : une excellente capacité d'innovation et d'adaptation aux tendances de consommation. Sa stratégie vise également à se renforcer sur des marchés porteurs.
- Danone profite d'une image forte en tant que spécialiste des aliments cosmétique ou à connotation « santé ». Le groupe ne cesse de renforcer la crédibilité scientifique de ses produits en augmentant les études cliniques.
- Le groupe bénéficie de fondamentaux solides : une structure financière saine et un bon niveau de croissance interne.
- Potentiellement opéable (flottant de plus de 85 %, sans noyau dur), le titre présente un intérêt spéculatif, dans la perspective d'une consolidation du secteur.
Les points faibles de la valeur
- Les grandes marques sont de plus en plus soumises à la concurrence du hard discount et des marques distributeurs.
- Le groupe est fortement exposé aux marchés d'Europe occidentale, qui représentent 53% des ventes.
- Danone affronte une concurrence aff-tée dans l'eau aux Etats-Unis face à Pepsi (Aquafina) et Nestlé (Perrier).
-L'ENVIRONNEMENT est inflationniste dans les produits laitiers.
-L'issue du conflit de Danone avec le fabricant de boissons chinois Wahaha est incertaine.
COMMENT SUIVRE LA VALEUR
- Danone est considéré comme une valeur défensive, son domaine d'activité et ses positions fortes le mettant à l'abri de lourdes difficultés. En effet, même en période de crise, les besoins de base des consommateurs demeurent. Toutefois, le titre n'est pas entièrement décorrélé de la situation économique générale, et en particulier du niveau de consommation des ménages.
- Selon certains analystes, un retrait de Wahaha ferait de Danone un acteur focalisé sur les segments les plus rentables et les moins concurrencés de l'agroalimentaire, grâce à un recentrage dans les Boissons.
- On sera attentif aux rumeurs d'OPA sur le groupe.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Agroalimentaire
L'ocde et la FAO ont, toutes deux, établi des projections qui tablent sur une hausse du prix des matières premières agricoles dans les 10 années à venir, par rapport à la décennie précédente. Ainsi les augmentations prévues sont de 20% pour la viande bovine et porcine, 30% pour le sucre, 40% à 60% pour le blé, le ma&*#8249;s et le lait en poudre, plus de 60% pour le beurre et les oléagineux et plus de 80% pour les huiles végétales. Le fait nouveau est qu'auparavant, les flambées de cours étaient dues à des événements ponctuels, comme une baisse des rendements provoquée par une sécheresse. Aujourd'hui des facteurs structurels entrent en jeu : les cours élevés du pétrole qui surenchérissent les coûts de production, la croissance démographique, et la modification des pratiques alimentaires avec une consommation accrue de viande dans les pays émergents, se combinent avec la demande de grains pour les agrocarburants.