L'action France Télécom a cédé 1,47% à 19,82 euros vendredi, mais il s'agissait de sa première séance de baisse depuis le début de la semaine. En cinq jours, le titre de l'opérateur télécoms a progressé de 13,64%. Sans surprise, les investisseurs ont bien accueilli lundi la décision du groupe français de ne pas soumettre une offre ferme de rachat aux actionnaires de TeliaSonera. L'offre n'était pas suffisamment attrayante financièrement à leurs yeux.
Les analystes n'ont pas attendu pour réagir et ont fait la queue pour relever leur recommandation ou reprendre le suivi du titre avec une opinion positive. Les brokers n'ont jamais été convaincus de la pertinence stratégique de cette opération et mettent désormais en avant les bons fondamentaux de l'opérateur de télécommunication.
Crédit Suisse a assuré de nouveau la couverture de France Télécom avec une opinion Surperformance et Goldman Sachs avec une recommandation d'Achat. Ces deux brokers ont applaudi la discipline financière du français. Merrill Lynch, Morgan Stanley et Société Générale sont, eux, passés de Neutre à Positif.
Les investisseurs s'attendent à ce que France Télécom revienne à sa précédente stratégie de croissance externe dans les pays émergents. Certains envisagent une augmentation de la rémunération versée aux actionnaires.
EN SAVOIR PLUS
ACTIVITE DE LA SOCIETE
France Télécom est le premier français opérateur de télécommunications, mais également l'un des principaux en Europe. Le groupe est présent en particulier en Espagne, en Pologne et au Royaume-Uni. France Télécom se décline désormais sous la forme des divisions "Home" (le marché des particuliers), "Personal" (le mobile), et "Enterprise" (le marché des entreprises). Ces trois grandes familles de services sont développées et commercialisées sous la marque Orange. France Télécom a cédé son activité Annuaires, PagesJaunes, en 2006.
FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR
Les points forts de la valeur
- France Télécom génère de très importants cash flows qui lui permettent de verser un dividende élevé.
- France Télécom bénéficie encore d'une position dominante sur le marché de la téléphonie fixe.
- Sa position sur le créneau de l'ADSL, particulièrement porteur et sa capacité d'innovation sont des atouts. Le haut débit, sous toutes ses formes, paraît ainsi à même d'enrayer le déclin de la téléphonie fixe. La Livebox, qui permet de se connecter sans fil à l'internet haut débit, mais offre également des services de téléphonie sur Internet et de télévision numérique, rencontre un franc succès.
-Si une fusion pan-européenne avec un acteur comme Deutsche Telecom semble peu probable, l'opérateur s'oriente vers des coopérations avec les autres groupes européens, comme le partage de réseaux avec Vodafone en Espagne.
Les points faibles de la valeur
- La période pendant laquelle l'Etat n'a pas le droit de vendre des titres s'est terminée début février 2008.
- L'un des défis de l'opérateur pour les années à venir consistera à stabiliser son taux de marge brute opérationnelle.
- Le développement de la téléphonie via Internet constitue une menace pour l'activité de téléphonie fixe traditionnelle de France Télécom. Le Très Haut Débit, encore peu développé, constitue un segment dans lequel France Télécom devra investir.
- La performance de son pôle Entreprise reste décevante. France Télécom doit faire face à l'érosion des revenus et de la marge de cette activité.
- Le retour à la croissance externe de France Télécom, qui par le passé a coûté fort cher à l'opérateur historique, a fait naître des craintes chez les investisseurs. Ces inquiétudes se sont notamment manifestées, en 2005, à l'occasion de l'acquisition de 80% de l'opérateur mobile Amena en Espagne pour 6,4 milliards d'euros.
COMMENT SUIVRE LA VALEUR
- Régulièrement épinglé par ses concurrents qui l'accusent d'abuser de sa position de monopole, le titre France Télécom réagit aux décisions de l'arcep (ex-Autorité de Régulation des Télécommunications) et du Conseil de la concurrence.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Opérateurs télécoms
En France, les « box » combinant téléphonie-Internet-télévision remportent un vrai succès. En 2007, environ 44% des communications passées depuis des lignes fixes ont été réalisées depuis des services haut débit, Freebox, Neuf Box ou autres Livebox. Cet essor de la téléphonie sur IP va conduire à une nouvelle baisse des prix, sur le marché de gros de la téléphonie fixe. De nouveaux tarifs seront appliqués rétroactivement à compter du 1er janvier : le prix moyen de la terminaison d'appel facturée par France Télécom aux alternatifs pour couvrir le coût d'acheminement sur son réseau baisse de 0,55 à 0,49 centime d'euro. Le gouvernement français a choisi de taxer le secteur télécoms pour financer la réforme de l'audiovisuel public. Il a fixé cette taxe à 0,9% du chiffre d'affaires des fournisseurs d'accès à Internet et des opérateurs mobile, ce qui devrait rapporter près de 400 millions d'euros. Le président de la Fédération française des télécoms qualifie cette taxe « d'extrêmement dangereuse ». D'après lui, elle serait inévitablement répercutée sur le consommateur final.