Sodexo a publié un chiffre d'affaires trimestriel quasi-stable hier. Surtout, le spécialiste de la restauration collective a confirmé ses objectifs annuels malgré un ENVIRONNEMENT économique plus tendu. Il continue de tabler sur une croissance interne du chiffre d'affaires supérieure à 7% et sur une progression de l'ordre de 12% du résultat opérationnel, hors effets de change. Sur les neuf premiers mois de l'exercice, la croissance interne s'est établie à 8,4% pour un chiffre d'affaires de 10,476 milliards d'euros, en hausse de 2,5% avec un effet de change négatif de 6,5%.
«Tous NOS segments progressent dans l'ensemble des zones géographiques. (...) Nous réaffirmons donc nos objectifs de croissance interne et du résultat opérationnel pour cet exercice et restons très confiants dans nos perspectives à moyen-terme», a estimé Michel Landel, Directeur Général de Sodexo.
La branche Restauration et Facilities Management (services aux entreprises) a dégagé une croissance interne en hausse de 8,2% à 10,060 milliards d'euros. En Amérique du Nord, les ventes ont progressé de 5,2%. En Europe continentale de 7,9%, au Royaume-Uni/Irlande de 16,8% et de 11,8% dans le reste du monde.
Dans son deuxième métier, Chèques & Cartes de Services, la croissance interne s'est établie à 17,4%, une croissance supérieure à celle du marché.
Le marché attend désormais la publication des comptes annuels début novembre. Les analystes étudieront avec intérêt la capacité du groupe à absorber l'inflation des coûts des matières premières et alimentaires.
L'action a perdu 5,13% à 38,85 euros hier.
EN SAVOIR PLUS
ACTIVITE DE LA SOCIETE
Sodexo est l'un des leaders mondiaux de la restauration collective et des services associés, incluant une présence de premier plan dans la gestion des bases vies en milieu hostile (comme les plates-formes pétrolières ou les bases militaires projetées). Cette activité représente 98% du chiffre d'affaires du groupe.
La société exerce également son activité dans les domaines des chèques et cartes de services (le fameux Chèque Restaurant) et du tourisme fluvial et portuaire. Avec 324000 collaborateurs, Sodexo est présent dans 76 pays.
FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR
Les points forts de la valeur
- Le groupe a amélioré sa rentabilité opérationnelle et sort progressivement de ses difficultés au Royaume-Uni.
-L'activité du groupe s'appuie en grande partie sur des contrats à long terme, ce qui garantit une bonne visibilité sur les résultats.
- Sodexo a le culte du service client et s'attache à diversifier et enrichir les prestations proposées, afin d'accroître la rentabilité des contrats existants.
- Si le marché de la restauration d'entreprise est mature, le marché du multiservice recèle un fort potentiel. Il s'agit de proposer aux collaborateurs des entreprises clientes une offre variée sur le lieu de travail : livraison de snacks, pressing, service shopping etc.
- Rares sont les sociétés capables de fournir les prestations complexes et à forte marge dans les secteurs de la santé et de la défense.
Les points faibles de la valeur
- Le taux de sous-traitance dans la restauration d'entreprise est déjà très élevé, ce qui limite la croissance de ce marché, par ailleurs devenu très concurrentiel.
- L'absence de Sodexo dans la restauration commerciale concédée (c'est-à-dire les chaînes présentes dans les aéroports, gares, autoroutes…) réduit sa puissance d'achat auprès de ses fournisseurs.
- En tant que prestataire de restauration et de services, le groupe est exposé à certains risques en matière environnementale (crises alimentaires) et doit se conformer à des contraintes réglementaires d'hygiène et de sécurité.
COMMENT SUIVRE LA VALEUR
- Sodexo Alliance étant très présent en Amérique du Nord (près de la moitié du chiffre d'affaires), l'évolution du cours du dollar a une grande influence sur le résultat du groupe.
- L'environnement économique pèse indubitablement sur l'activité du groupe et sur la fréquentation des restaurants d'entreprise.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Services aux entreprises
Ces derniers mois les groupes d'intérim ont été malmenés en bourse en dépit de nombreux atouts. Ils ont enregistré d'excellentes performances l'an passé : les profits des cinq plus gros acteurs du marché ont bondi de 20%. De plus, ils se sont diversifiés géographiquement de façon à réduire la part des pays matures dans leur activité. Ainsi la part des revenus de Randstad réalisée aux Etats-Unis a baissé de 23% à environ 10% entre 2002 et 2007. De même, Manpower tire 38% de ses revenus de pays à faible taux de pénétration du travail temporaire. A cette stratégie se sont ajoutées de nouvelles sources de revenus, complétant ceux de l'intérim au sens strict du terme. Les intervenants ont étendu leurs gammes de services, à travers le placement de personnel permanent. Ce mouvement a été autorisé, il y a trois ans, par la loi Borloo, qui a ouvert le marché du recrutement de personnel permanent aux sociétés d'intérim. Cette activité, qui ne constitue que 2 à 3% des ventes totales de groupes comme Adecco ou Randstad, a l'énorme avantage de générer entre 10 à 12% de leur marge brute. En dépit de tous ces éléments, les investisseurs sont méfiants sur les perspectives de ces groupes. La crise des crédits hypothécaires américains a assombri les perspectives de l'économie mondiale. Les acteurs des ressources humaines sont impactés en premier lieu car quand la conjoncture est difficile les entreprises recourent moins à l'intérim pour limiter leurs coûts.