Technip a publié un résultat net pour le troisième trimestre de 121 millions d'euros, en progression de 17%, et un résultat opérationnel courant de 180,9 millions d'euros, en augmentation de 16,2%. Le taux de marge opérationnelle courante a progressé de 35 points de base à 10,6%, grâce à la hausse de 98 points de base de celui de l'Onshore/offshore combinés à 7,1%. Le taux de marge opérationnelle courante du Subsea (infrastructure sous-marine) a augmenté de 24 points de base à 16,9%.
Les analystes interrogés par Reuters anticipaient en moyenne un résultat net de 118 millions d'euros et un résultat opérationnel courant de 176 millions d'euros.
Le chiffre d'affaires s'est élevé à 1,7 milliard d'euros, en hausse de 12,3%. Le marché attendait 1,75 milliard.
A la fin du troisième trimestre de 2011, le carnet de commandes de Technip s'est élevé à 10,118 milliards d'euros, contre 9,413 milliards d'euros à la fin du deuxième trimestre 2011 et 8,502 milliards d'euros à la fin du troisième trimestre 2010. Environ 17 % du carnet de commandes devrait s'écouler au cours des trois derniers mois de 2011.
« Concernant les projets futurs, NOS clients continuent d'investir, que ce soit dans des études d'ingénierie d'avant-projet détaillé (FEED) ou à travers de plus importantes décisions finales d'investissements. Par conséquent, nous anticipons toujours des opportunités de développement sur quasiment l'ensemble de nos marchés », a commenté le PDG du groupe.
Avant d'ajouter : « Les risques pesant sur cette perspective sont toujours les mêmes, à savoir l'intensité de la concurrence qui ne doit pas être sous-estimée et les incertitudes générales tant économiques que politiques qui continueront d'impacter le calendrier de certains projets, notamment ceux nécessitant un financement. Toutefois, le cours élevé du pétrole, combiné à une demande croissante pour le gaz, favorise les investissements dans l'amont, alors que les enjeux stratégiques et régionaux soutiennent les dépenses dans l'aval ».
Le groupe parapétrolier a confirmé son objectif d'un chiffre d'affaires d'environ 6,500 à 6,700 milliards d'euros, mais les ventes Subsea (infrastructure sous-marine) seraient supérieures à 2,700 milliards d'euros. Il anticipait précédemment à environ 2,6/2,7 milliards d'euros. Le taux de marge opérationnelle courante Subsea devrait être compris entre 16,5% et 17% et celui de l'Onshore/Offshore combinés entre 6,5% et 7%.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Les points forts de la valeur
- Le spécialiste de l'ingénierie et de la construction de projets clés en main destinés aux secteurs pétrolier et pétrochimique bénéficie de la croissance structurelle de la demande de pétrole avec l'industrialisation et la montée du niveau de vie dans les pays émergents ;
- Le groupe est présent sur tous les segments porteurs de la chaîne pétrolière ;
- Technip a de très fortes positions dans le segment sous-marin avec une offre totalement intégrée ainsi que sur le marché brésilien de l'offshore ;
- Technip a mis en place une stratégie qui privilégie la rentabilité plutôt que la conquête effrénée de contrats géants, une plus grande sélectivité des commandes et une meilleure diversité en termes de segments, marchés et zones géographiques ;
- Technip a développé une politique de proximité et bénéficie désormais d'une offre à « contenu local » avec des implantations au Brésil et en Angola ;
- Le groupe a réussi à redresser sa rentabilité ;
- Le niveau du carnet de commandes offre une très bonne visibilité sur l'activité du groupe ;
- Un bilan solide, avec un taux d'endettement faible, procure au groupe davantage de flexibilité ;
- L'action peut présenter un intérêt spéculatif car, avec un actionnariat très fragmenté, Technip fait régulièrement l'objet de convoitises.
Les points faibles de la valeur
- un ralentissement économique mondial viendrait peser sur les dépenses d'exploration des compagnies pétrolières ;
- Les exigences des investisseurs sont fortes en matière de perspectives de croissance ;
- Les capacités excédentaires du marché restent élevées ;
- Le marché de l'onshore est très concurrentiel, marqué par l'apparition de nouveaux acteurs.
- Le groupe n'a pas encore la taille critique dans la construction offshore.
Comment suivre la valeur
- Le cours de l'action est très lié à l'évolution du prix de baril de pétrole. Des prix élevés rendent beaucoup de projets rentables ;
- Les performances du groupe sont sensibles à l'évolution du cours du dollar ;
- Le niveau d'investissements menés par les compagnies pétrolières influe sur l'activité de l'entreprise. Mais elles sont confrontées à un double défi : compenser le déclin naturel de leurs champs matures, plus précoce qu'anticipé, et trouver de nouvelles réserves. Elles vont donc devoir investir massivement ;
- Un renforcement de la sécurité des forages en mer, suite à la marée noire dans le Golfe du Mexique, pourrait se traduire par un surcroît de demande pour les sociétés de services, et qui plus est pour des produits à haute valeur ajoutée ;
- A suivre les projets du géant brésilien Petrobras qui envisage d'investir plus de 220 milliards de dollars d'ici à 2014. Technip est l'un des groupes parapétroliers ayant tissé des liens importants avec le Brésilien et pourrait donc en profiter ;
- Le secteur est en pleine concentration.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Pétrole et parapétrolier
Les perspectives d'avenir du secteur des hydrocarbures sont portées par les projets en eaux profondes. Le Britannique Tullow Oil, spécialiste de l'exploitation de gisements pétroliers et gaziers, Shell et Total ont découvert un gisement de pétrole très prometteur au large des côtes de Guyane. Ce gisement pourrait contenir quelque 700 millions de barils de brut, voire beaucoup plus. Ce type de découverte consolide la volonté des opérateurs de se développer dans les infrastructures sous-marines. Ainsi, Technip réalise sa plus grosse acquisition depuis dix ans en choisissant de reprendre, pour 1,1 MdUSD, l'Américain Global Industries. Le groupe français d'ingénierie compte renforcer ses capacités dans l'offshore profond. Sur les quatorze bâtiments détenus par Global Industries, deux sont extrêmement innovants et permettent l'exploration en grande profondeur, jusqu'à 3 000 mètres. Selon Technip, l'industrie «subsea» (infrastructures sous-marines) devrait enregistrer cette année un record de prises de commandes.