Ipsos (- 2,18% à 24,96 euros) affiche l'une rares baisses du marché parisien après avoir indiqué que sa croissance au quatrième trimestre 2011 et au premier trimestre 2012 serait inférieure de 1 à 2 points par rapport aux attentes de cet été. Sa croissance sera pénalisée par l'acquisition de Synovate. Le spécialiste des études par enquête ciblait auparavant une croissance supérieure à 6% en 2011. En revanche, le groupe a confirmé son objectif - hors Synovate - d'un taux de marge opérationnelle record d'au moins 11% en 2011.
Synovate de son coté dégagera un résultat opérationnel positif au dernier trimestre 2011.
Ipsos a de plus fait part d'un ralentissement de sa croissance au troisième trimestre. Sur cette période, son chiffre d'affaires s'est établi à 287,6 millions d'euros, en croissance organique de 5,4%, après un premier trimestre à 6,2% et un deuxième trimestre à 6,4%. La croissance organique 9 mois a atteint 6%. Ipsos a précisé, sans donné plus de détails, que la marge opérationnelle 9 mois était en progression par rapport à celle de la même période de 2010.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Les points forts de la valeur
- Leader français des sondages et études par enquêtes, Ipsos s'est hissé parmi les leaders mondiaux de son secteur en multipliant les acquisitions ciblées ;
- Le marché des études connaît une croissance dynamique ;
- Le groupe affiche un taux de croissance de son chiffre d'affaires bien supérieur à celui du marché depuis 2004. 2009 a été la seule année de décroissance organique en 30 ans et 2010 a signé le retour à la croissance, qui plus est dans le haut de fourchette des prévisions ;
- La diversité du portefeuille de clients, d'un point de vue géographique et sectoriel, ainsi que la récurrence des revenus, permettent à Ipsos de mieux résister aux à-coups conjoncturels ;
- La collecte croissante de données sur internet réduit les coûts des études de marché et devrait permettre d'améliorer la rentabilité du groupe ;
- Les pays émergents représentent désormais 30% des ventes. Ipsos est numéro deux en Chine, marché en plein devenir.
Les points faibles de la valeur
- Les 10% du chiffre d'affaires d'Ipsos en provenance des gouvernements pourraient être pénalisé par les restrictions budgétaires en cours dans les pays européens ;
- Le groupe, qui réalise plus de 50% de son chiffre d'affaires hors d'Europe, dont 41% en Amérique du Nord et Amérique Latine, est exposé aux variations du dollar ;
- Ipsos doit faire face à la montée en puissance d'une entité de taille considérable opérant sur le même segment de marché, le groupe WPP-TNS, qui détient 11,4% de part de marché, contre 5% pour le Français ;
- La dynamique de croissance du groupe laisse peu de place aux déceptions en Bourse ;
- Le rendement de la valeur est très faible.
Comment suivre la valeur
- L'acquisition de Synovate (négociations en cours) est jugée pertinente d'un point de vue stratégique. Elle permettrait au groupe français de changer de dimension et de pallier ainsi au manque de taille critique par rapport au leader WPP-TNS. Ipsos deviendrait numéro 3 mondial. Mais les analystes pointent les risques d'intégration d'une telle société : 6.000 salariés, contre 9.500 pour Ipsos, et une culture d'entreprise très différente.
- Le mouvement de concentration de ce secteur très atomisé confère au titre un intérêt spéculatif. Le flottant du groupe dépasse les 50% et les fondateurs ne se sont jamais montrés hostiles à des discussions ;
- Le secteur de la communication hors média échappe à la baisse des investissements publicitaires, mais dépend des investissements des entreprises, qui eux, évoluent en fonction de la conjoncture économique et du climat des affaires.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Communication - Publicité
Carat (groupe Aegis) prévoit désormais que la croissance du marché publicitaire français sera limitée à 2,6% en 2011 (contre +2,9% auparavant), du fait de la crise actuelle. Les experts constatent déjà un léger ralentissement de la part des annonceurs de la grande consommation (alimentation, entretien, grande distribution) pour le troisième trimestre. Cependant, ils ne s'attendent pas à un gel des budgets comme en 2009. Sur le plan mondial, l'agence média a revu ses prévisions à la baisse pour 2011 et 2012. Elle table désormais sur une croissance de 5% du marché publicitaire en 2011 et de 6% en 2012 (contre respectivement 5,7% et 6,2% précédemment). Cette révision s'explique par l'état de l'économie mondiale, les catastrophes naturelles et une instabilité politique dans certaines régions du monde. En 2012, de grands évènements devraient soutenir le marché publicitaire mondial : les Jeux olympiques, le championnat européen de football et les élections présidentielles américaines.