Ingenico (+ 3,04% à 27,94 euros) a affiché mercredi l'une des plus fortes progressions de l'indice SBF 120, porté par les commentaires rassurants de sa direction sur 2012. SG estime ainsi que le management a laissé filtrer un certain optimisme pour 2012 compte tenu du redressement attendu de l'Amérique du Nord, de ses positions en Chine et de la poursuite de la croissance de l'activité Transactions. Oddo a lui qualifié de « rassurants » les propos tenus par le groupe sur l'année prochaine.
Le spécialiste des transactions sécurisées a de plus dévoilé des chiffres d'activité solides pour le troisième trimestre.
Ingenico a réalisé un chiffre d'affaires de 249,2 millions d'euros, en progression organique de 8,3%. L'activité terminaux de paiement (206,7 millions d'euros) a enregistré une croissance interne de 6,3% et l'activité Transactions (42,5 millions d'euros), une croissance de 19,3%. Les deux activités ont enregistré une accélération de leur croissance par rapport au premier semestre, respectivement à 4,4% et 17%.
Fort de ces chiffres solides, Ingenico a réaffirmé ses objectifs 2011 d'un chiffre d'affaires supérieur ou égal à 985 millions d'euros (hors effet de change et à périmètre constant), représentant une croissance organique supérieure ou égale à 6,3%. Il cible également une marge d'Ebit et une marge d'Ebitda en progression, et respectivement supérieures ou égales à 13,9% et à 18,3%.
L'action du spécialiste des transactions sécurisées enregistre une hausse d'un peu moins de 3% depuis le début de l'année, figurant ainsi parmi la vingtaine de sociétés de l'indice SBF 120 à échapper à la baisse.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Les points forts de la valeur
- Ingenico est le leader des solutions de paiement sécurisées avec une gamme complète de produits et une présence mondiale ;
- La stratégie d'Ingenico depuis deux ans est d'arriver à trouver les moyens d'aller vers un modèle économique de rémunération sur le volume de transactions plutôt que sur la rémunération des ventes de terminaux ; d'où une incursion progressive dans les services de paiement, activité plus margée ;
- La part de l'activité Services doit ainsi passer de 20% du CA en 2009 à 40% en 2013. Cela devrait s'accompagner d'une revalorisation en Bourse ;
- La poursuite de la migration vers la nouvelle norme de carte à puce EMV (Europay MasterCard Visa) mais aussi la forte croissance de secteurs en devenir, comme le commerce mobile sécurisé et l'identité électronique, ainsi que l'équipement rapide des pays émergents, soutiennent la croissance du groupe ;
- L'acquisition, en 2008, de 55% du chinois Fujian Landi a permis à Ingenico de se positionner sur un marché qui affiche une croissance des ventes de 20% par an ;
- Le groupe bénéficie d'une forte capacité d'innovation ;
- La stratégie du groupe est considérée comme lisible ;
- La situation financière est saine.
Les points faibles de la valeur
- La visibilité reste faible sur la reprise des commandes des grands comptes ;
- Les synergies attendues de l'acquisition d'Easycash dans les services de paiement ne sont pas encore chiffrées ;
- A terme, les opérateurs télécoms, qui souhaitent faire du téléphone portable un moyen de paiement, pourraient représenter une menace pour le groupe.
Comment suivre la valeur
- Si le marché américain est porteur dans le domaine des terminaux de paiement, l'exposition du groupe à cette zone lui confère une sensibilité au dollar ;
- Le groupe se dit prêt à réaliser de nouvelles opérations de croissance externe ;
- Le capital pourrait évoluer comme l'a démontré la spéculation de décembre 2010.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Informatique - SSII
D'après les données du Syntec numérique, représentant la profession, le marché français de l'informatique devrait croître de 3,5% en 2011 (contre -4% en 2009 et +1,5% en 2010). Bénéficiant d'une meilleure visibilité, les SSII françaises sont tentées par la croissance externe pour se spécialiser, notamment dans le «cloud computing» (informatique à distance). L'objectif de ces opérations n'est plus la course à la taille critique, comme durant la décennie précédente, mais plutôt la spécialisation. Atos vient de finaliser le rachat de l'informatique de Siemens (SIS), qu'il a acquis en décembre dernier pour 850 MEUR. Selon le dirigeant du groupe, Thierry Breton, cette opération relève d'un projet industriel grâce auquel Atos sera doté d'environ 40 centres de données abritant plus de 90 000 serveurs dans le monde. Capgemini a quant à lui réalisé six acquisitions depuis le début de l'année, souhaitant se distinguer de ses concurrents en acquérant de nouvelles compétences.