Saint-Gobain a réalisé sur les neuf premiers mois de 2011 un chiffre d'affaires en hausse de 5,4% à 31,629 milliards d'euros. Sur le seul troisième trimestre, le chiffre d'affaires consolidé du groupe s'élève à 10,754 milliards, en progression de 2,6%. Cette progression se décompose en un effet périmètre de +0,2%, un effet change de -1,7% et une croissance interne de +4,1% (dont 2,9% en prix et 1,2% en volumes).
Saint-Gobain indique que d'une façon générale, le groupe a connu, au troisième trimestre, un rythme de croissance interne proche de celui du deuxième trimestre (qui avait connu une croissance interne de +4,4%, dont +2,8% en prix et +1,6% en volumes), avec la poursuite d'une contribution positive de tous les Pôles et de toutes les zones géographiques.
En particulier précise Saint-Gobain, les prix de vente ont conservé une dynamique favorable dans tous les Pôles et toutes les activités du groupe (malgré une base de comparaison plus élevée qu'au premier semestre), notamment dans les métiers où l'augmentation du coût des matières premières et de l'énergie est la plus sensible.
Dans la continuité du deuxième trimestre, la croissance des volumes de vente au troisième trimestre reste tirée par la vigueur des économies des pays émergents et par les marchés industriels. Elle reflète également un contexte temporairement favorable sur le marché de la rénovation aux Etats-Unis (conséquence des intempéries survenues en début d'année), ainsi que la bonne tenue des marchés de la construction résidentielle et de la rénovation en France, en Allemagne et en Scandinavie.
Malgré un climat des affaires dégradé et plus incertain, le groupe confirme ses objectifs pour l'ensemble de l'année 2011. Saint-Gobain vise une croissance interne soutenue et une croissance à deux chiffres de son résultat d'exploitation (à taux de change constants), malgré la hausse des coûts de l'énergie et des matières premières.
Il prévoit également un autofinancement libre de 1,3 milliard d'euros, après augmentation de 500 millions d'euros des investissements industriels et le maintien d'une structure financière solide.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Les points forts de la valeur
- Saint-Gobain, qui a longtemps donné l'impression d'un groupe multi-métiers fortement cloisonnés entre eux, s'est recentré sur les métiers de l'Habitat avec trois pôles-clés qui fonctionnent en symbiose ;
- La priorité est données aux produits à forte valeur ajoutée et entre lesquels des synergies peuvent être dégagées ;
- Le groupe est présent dans les matériaux innovants, notamment dans le domaine très porteur, dans les pays matures, de l'amélioration de l'efficacité énergétique des bâtiments, ce qui sécurise son avenir. Le groupe fait également du solaire un axe de développement majeur ;
- La branche Distribution Bâtiment (45% du CA) bénéficie de l'enracinement local de ses implantations, ce qui lui procure une connaissance des besoins de ses clients sans équivalent et un fort pouvoir de négociation avec ses fournisseurs ;
- Dans un contexte d'inflation des coûts, Saint-Gobain dispose d'une forte capacité à répercuter la hausse des coûts dans ses prix de vente ;
- Le groupe poursuit sa politique de désendettement.
Les points faibles de la valeur
- Les inquiétudes sur la croissance économique dans les pays matures pèsent directement sur une valeur cyclique comme Saint-Gobain qui réalise près de 80% de son activité dans le secteur de la Construction (dont plus de 50% en Europe) ;
- La part de l'activité dans les pays émergents n'est pas encore suffisante ;
- La valeur affiche toujours une décote par rapport à ses pairs ;
- Le marché s'interroge régulièrement sur les intentions de Wendel, l'actionnaire de référence.
Comment suivre la valeur
- Le cours de l'action est corrélé aux données macroéconomiques car Saint-Gobain exerce une activité cyclique ;
- La conjoncture du secteur du BTP, à travers notamment l'évolution des mises en chantier et des permis de construire, est à surveiller de près ;
- Saint-Gobain réalise près de la moitié de ses résultats hors zone euro et est donc sensible aux variations de change ;
- Les cours des matières premières influent sur les performances du groupe ;
- Le groupe souhaite réaliser de petites opérations dans les pays émergents, l'efficacité énergétique ou le solaire ;
- Le plan stratégique 2011-2015 et les objectifs de croissance qui y sont attachés pourraient réduire la décote du titre et entraîner une revalorisation boursière. Le groupe souhaite conquérir un statut de valeur de croissance ;
- Avec la cession de Verallia, l'activité conditionnement de Saint-Gobain, le groupe va poursuivre son recentrage. Mais l'introduction en Bourse vient d'être reportée en raison des conditions de marché. Cette opération pourrait rapporter quelque 4 milliards d'euros, selon les analystes, et ainsi permettre la poursuite du désendettement du groupe ;
- Le rebond du logement en Europe sert également de catalyseur en Bourse.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Construction - Matériaux
La réallocation du portefeuille d'actifs est à l'ordre du jour chez les industriels. Les stratégies de désinvestissement ou, au contraire, de croissance externe répondent à des situations financières très distinctes. Pénalisé par un endettement très lourd suite à la reprise d'Orascom en 2007, et ayant subi une dégradation de sa notation dans la catégorie «spéculative» qui a renchéri le coût de ses financements, Lafarge cherche activement à céder des actifs. Il a choisi de se désengager complétement de l'activité Plâtre, le plus petit et le moins rentable de ses métiers. En revanche, Saint-Gobain, qui entend consolider ses positions dans la distribution de matériaux de construction et de produits sanitaires, de chauffage et de plomberie, mène des acquisitions. Le groupe a racheté deux entreprises appartenant au distributeur de matériaux de construction britannique Wolseley. Il a repris Build Center au Royaume-Uni pour 165 MEUR et prévoit de débourser 186 MEUR pour acquérir Brossette en France.