PPR enregistre aujourd'hui la plus forte hausse de l'indice CAC 40, où la plupart des valeurs sont orientées à la baisse. Le titre s'accorde 3,27% à 110,40 euros suite à la publication des résultats de sa filiale Puma, qui a enregistré un bénéfice net supérieur aux attentes. Le groupe bavarois d'équipements sportifs a dévoilé une hausse de 7,3% à 842 millions d'euros au troisième trimestre. Le bénéfice net est ressorti à 81,7 millions d'euros, stable par rapport à l'an dernier. De son côté, le bénéfice d'exploitation a atteint 119 millions d'euros, en hausse de 1,8%.
Les analystes interrogés par Reuters attendaient un chiffre d'affaires de 878 millions d'euros et un bénéfice net de 79,6 millions d'euros.
Puma, détenu à plus de 75% par PPR, a indiqué que sa marge brute était restée stable à 50% sur la période grâce à des mesures visant à compenser la hausse du coût des matières premières.
« Nous sommes en train de nous rapprocher de notre objectif de ventes de trois milliards d'euros pour l'ensemble de l'année », a déclaré Franz Koch, le président du directoire. « Malgré la pression constante de NOS coûts, nous maintenons notre prévision d'une amélioration de notre bénéfice net autour de 5% », a-t-il ajouté.
Sur les six premiers mois de l'année, PPR a enregistré une croissance de 23,8% à 466 millions d'euros de son résultat net part du groupe et de 14,5% à 749 millions de son résultat opérationnel courant. Ce dernier a représenté 10,4% des ventes, en progression de 0,7 point. Le chiffre d'affaires des activités poursuivies a atteint 7,217 milliards d'euros, en progression de 7,3 % en réel et de 7,4 % en organique.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Les points forts de la valeur
- Avec l'arrivée de François-Henri Pinault (fils du fondateur) à la tête du groupe en 2005, PPR a pris un nouveau virage stratégique : construire un grand groupe spécialisé dans l'équipement de la personne, autour de deux piliers : Gucci dans le luxe et Puma pour le pôle « Sport & Life Style » ;
- Le portefeuille d'activités du groupe inclut des marques mondiales puissantes ;
- Gucci (67% du CA du pôle luxe) est une marque mondiale, bien implantée dans les pays émergents et bénéficiant d'un taux de notoriété spontanée très élevé ;
- Le recentrage sur le métier du luxe a permis à PPR d'inclure une activité bénéficiant d'une forte marge opérationnelle courante comparée à celle de l'ensemble du groupe ;
- L'internationalisation permet au groupe de diversifier ses sources de revenus et de limiter les effets de la crise en Europe de l'Ouest et en Amérique du Nord ;
- La capacité de PPR à générer de la trésorerie est importante.
Les points faibles de la valeur
- Le pôle luxe représente encore moins de 20% du chiffre d'affaires total et ne permet pas de compenser totalement les effets de la crise sur les activités de distribution ;
- La politique de recentrage n'est pas achevée. Le groupe cherche toujours des acquéreurs pour la Fnac et Redcats (La Redoute). Les négociations pour la vente de cette dernière ont été suspendues en raison des conditions de marché ;
- Les analystes jugent la valorisation en Bourse excessive alors que PPR n'est pas un « pure player » du luxe.
Comment suivre la valeur
- PPR tire encore une large part de ses revenus de la distribution et dépend donc de la consommation, elle-même liée au moral des ménages ;
- La stratégie est de conserver un groupe équilibré entre le grand public et le luxe. PPR ne sera jamais un pure player du luxe ;
- Gucci est comme l'ensemble du secteur du luxe dépendant de l'évolution du dollar et du yen ;
- La cession des actifs de distribution permettrait, selon les analystes, de réaliser une acquisition véritablement structurante et/ou un rachat des minoritaires de Puma à terme. Les rumeurs d'une « méga acquisition » dans le luxe ont réapparu début juin 2011.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Distribution spécialisée
Les gares séduisent de plus en plus les enseignes spécialisées. Dans ces lieux, l'offre est toujours plus variée avec des produits allant des chaussures aux cosmétiques, en passant par l'électronique grand public. La branche dédiée à cette activité de la SNCF, Gares et Connexions, estime que depuis deux ans, soixante commerces sont ouverts par an, alors qu'auparavant, ce chiffre s'élevait plutôt aux environs de quarante. Gares et Connexions gère aujourd'hui 1 500 commerces et a perçu 126 MEUR de redevances (fonctions du chiffre d'affaires) en 2010. Ce chiffre devrait croître de 6% cette année. Les gares sont toutefois très différentes des centres commerciaux, car si les seconds sont des lieux de destination, les gares ne sont que des lieux de passage, tout en offrant une forte exposition aux enseignes du fait de leur grande fréquentation. Rendre les commerces de gare rentables n'est pas facile, car aux loyers ou redevances élevés s'ajoute la précarité des baux. Leur durée moyenne est de cinq à sept ans, contre douze ans dans un centre commercial.