Faiveley Transport dévoilera son chiffre d'affaires du deuxième trimestre après-Bourse. Le groupe a réalisé au premier trimestre de son exercice 2011/2012 un chiffre d'affaires en recul de 16,5% à 169,3 millions d'euros. L'équipementier ferroviaire a été pénalisé par la mauvaise conjoncture en Espagne, la fin de livraison d'importants programmes en Europe et un cadencement défavorable de livraisons de projets en Europe.
Le groupe a également été affecté par le gel des commandes et des livraisons en Chine consécutif au changement d'équipe ministérielle et à la révision des politiques d'investissement.
Ces éléments ont été partiellement compensés par une reprise de l'activité de première monte dans le domaine du fret aux USA, stimulée par le succès du partenariat avec Amsted.
Au 30 juin 2011, le carnet de commandes s'élevait à 1,503 milliard d'euros, soit une progression de 3,4% depuis mars, et de 11,7% depuis un an. A taux de change et périmètre constants, la croissance atteint 3,6% sur le trimestre et 15% sur les douze derniers mois.
Dans un contexte d'incertitude sur la reprise des commandes par le ministère des transports chinois, le groupe a maintenu son objectif de légère croissance du chiffre d'affaires sur l'exercice. Les ventes sur le reste de l'exercice devraient bénéficier d'un cadencement plus favorable. L'activité commerciale reste particulièrement soutenue.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Les points forts de la valeur
- Créé en 1919, Faiveley Transport est aujourd'hui l'un des trois meilleurs équipementiers ferroviaires mondiaux aux côtés de l'allemand Knorr Bremse et de l'américain Wabtec ;
- Faiveley est le numéro un mondial dans les systèmes de climatisation et les portes palières, le deuxième dans les freins, les accès passagers et les pantographes, et le troisième dans les coupleurs ;
- La simplification juridique intervenue au printemps 2009 avec la fusion entre la maison mère Faiveley SA et la branche Faiveley Transport renforce la lisibilité sur l'activité du groupe, positionné à 100% sur le marché des équipements ferroviaires ;
- L'équipement ferroviaire est une activité acyclique qui bénéficie de l'essor du transport par trains partout dans le monde avec, d'une part, le développement des infrastructures dans les pays émergents et, d'autre part, le renouvellement des matériels roulants en Europe de l'Ouest ;
- L'activité service-maintenance est récurrente et hautement rentable ;
- Le groupe a remporté un contrat historique auprès du canadien Bombardier ;
- Le groupe mène une politique d'innovation soutenue ;
- L'équipementier dispose d'une marge de manoeuvre pour participer à la concentration du secteur ;
- Faiveley Transport bénéficie d'un actionnaire familial stable. La famille fondatrice détient près de 54% du capital.
Les points faibles de la valeur
- Faiveley Transport est très dépendant de l'état de santé des clients européens. Cette zone représente 60% du chiffre d'affaires du groupe ;
- La valeur pâtit actuellement des incertitudes sur le marché chinois, second pays de destination du groupe. La révision du programme ferroviaire chinois par les autorités entraîne des décalages de commandes et de livraisons voire des annulations. La dynamique chinoise ne va donc plus permettre de compenser les marchés historiques du groupe en récession ou en panne pour plusieurs années ;
- Dans ce contexte, les analystes craignent un avertissement sur résultats de la part de Faiveley ;
- Etant peu exposé aux segments cycliques du ferroviaire (notamment le fret), la valeur peut manquer de dynamique boursière en phase de reprise économique ;
- Le flottant de la valeur est faible et son intérêt spéculatif quasi nul du fait de la présence prépondérante de la famille fondatrice au capital ;
- Le rendement de la valeur est très faible, entre 2% et 3% ;
- Le secteur est peu représenté en Bourse. Faiveley Transport a donc peu de concurrents comparables et est peu connu des investisseurs.
Comment suivre la valeur
- En période de crise économique, Faiveley Transport fait office de valeur refuge. C'est également une valeur de croissance ;
- Les contrats que remporte le groupe n'ont pas d'effet immédiat sur les comptes. Il faut généralement attendre douze mois ;
- L'exercice du groupe est décalé, clos le 31 mars chaque année. L'assemblée générale se tient généralement en septembre ;
- La politique de diversification géographique de Faiveley Transport est à suivre. Cela lui permet de lisser le ralentissement de la croissance en Europe. Le groupe axe sa stratégie de développement sur l'Asie-Pacifique (20% des recettes globales), en particulier la Chine. La Russie, le Brésil ou encore l'Inde sont également considérés comme stratégiques ;
- L'annonce fin février 2011 de l'acquisition de 80% de la société suisse Dolder, spécialisée dans les appareils électriques de chauffage destinés au secteur du chemin de fer, valide le scénario d'une reprise par Faiveley des opérations de croissance externe après plus de deux années de pause.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Biens d'équipement
L'intérêt marqué par les intervenants pour la société italienne Ansaldo STS, la division système ferroviaire du groupe Finmeccanica, souligne qu'une consolidation de la filière ferroviaire en Europe est envisageable. Elle permettrait aux acteurs de contrer la montée en puissance de la Chine. L'industrie européenne comprend plusieurs opérateurs importants comme Alstom, Siemens, Ansaldo et Talgo. L'acquisition d'Ansaldo STS permettrait à Alstom de créer un géant mondial de la signalisation ferroviaire. Mais le groupe français n'est pas seul sur les rangs. Le Canadien Bombardier serait également intéressé et l'Américain General Electric pourrait aussi être un repreneur potentiel. En attendant, pour gagner des marchés, les initiatives sont de mise. Pour remporter le marché de la très grande vitesse entre Moscou et Saint-Pétersbourg, qui représente plus de 20 MdEUR, Alstom est prêt à faire de grandes concessions. Il accepte de transférer toutes ses dernières technologies et de localiser au maximum sa production en Russie.