Le titre Accor progresse de 1,74% à 22,47 euros aujourd'hui après la publication d'un chiffre d'affaires à neuf mois en hausse et d'une confirmation des objectifs. Le groupe hôtelier a publié un chiffre d'affaires de 4,597 milliards d'euros, en croissance de 3,8% en données publiées et de 5,8% en données comparables. Sur le seul troisième trimestre, Accor a réalisé un chiffre d'affaires de 1,62 milliard d'euros, en croissance organique de 5,8%.
Il a annoncé la poursuite de l'amélioration généralisée des RevPAR (revenu par chambre) tirés par la hausse des taux d'occupation et des prix moyens. Le groupe a poursuivi une politique de développement soutenue avec l'ouverture de 28 000 chambres à fin septembre, dont 14 300 au troisième trimestre.
Accor a confirmé son objectif d'un résultat d'exploitation 2011 compris entre 510 et 530 millions d'euros. Le groupe dit attendre une poursuite d'une activité soutenue au quatrième trimestre, en l'absence de signaux de ralentissement de la demande.
Oddo a renouvelé sa recommandation Acheter et son objectif de cours de 32 euros sur la valeur. « Même si le chiffre du troisième trimestre apparaît plus faible que la tendance au deuxième trimestre, cela reflète essentiellement une base de comparaison difficile sur septembre, notamment en Allemagne », écrit l'analyste.
CM-CIC a renouvelé sa recommandation Accumuler et son objectif de cours de 24 euros. « Les chiffres publiés sont bons et le groupe ne décèle pas à ce stade de signaux négatifs », écrit le broker. « Ceci doit cependant être apprécié en tenant compte du fait que le groupe ne fonctionne pas avec des fenêtres de réservation lointaines », souligne-t-il.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Les points forts de la valeur
- Accor est le leader européen de l'hôtellerie. Du luxe à l'économique, en passant par les haut et milieu de gamme, Accor couvre tous les segments du marché ;
- Accor est désormais un pure player de l'hôtellerie après les cessions d'actifs non stratégiques, la scission du groupe et la cotation de la branche services pré-payés (Edenred) en juillet 2010 ;
- La refonte des marques économiques sous l'enseigne Ibis, annoncée en septembre 2011, renforce la crédibilité du programme de développement d'Accor. Cela va aussi donner plus de visibilité à cette marque ;
- La stratégie de gestion des actifs immobiliers, appelée « asset right », démarque le groupe de ses concurrents. D'ici 2015, 80% des hôtels du groupe seront gérés en contrat de management ou en franchise, un vrai changement de modèle économique ;
- Le nouvel homme fort d'Accor, Denis Hennequin, est un expert de la franchise. Il réussit à imposer une nouvelle dynamique de croissance au groupe.
Les points faibles de la valeur
- La refonte des marques économiques aboutit à une rénovation vaste et coûteuse qui a été accueillie très froidement par les investisseurs ;
- Le segment « économique » est de plus en plus concurrentiel ;
- L'hôtellerie moyen de gamme pâtit de retours sur investissement médiocres et est très consommatrice de capital ;
- En période de crise économique, les haut et milieu de gamme, où Accor réalise 58% de son chiffre d'affaires, sont les segments les plus touchés ;
- Le groupe est peu diversifié géographiquement et tire plus de 70% de ses revenus de l'Europe (France incluse) ;
- Le groupe peine à convaincre la communauté financière de sa capacité à créer de la valeur ;
- Le plan Ariane 2015, qui vise à faire d'Accor le troisième groupe hôtelier mondial, est jugé très ambitieux.
Comment suivre la valeur
- L'hôtellerie est une activité cyclique. Très présent en Europe, Accor est particulièrement sensible à la conjoncture européenne ;
- Les indices sectoriels à suivre sont le taux d'occupation des hôtels et le RevPar, revenu par chambre disponible ;
- Le recentrage du groupe permet de mieux le valoriser en Bourse ;
- Bien que déjà opéable, Accor l'est encore plus après le recentrage sur l'hôtellerie. Le groupe peut intéresser un concurrent qui souhaiterait se renforcer en Europe sur le milieu de gamme et sur l'hôtellerie économique, où Accor est leader ;
- La remise à plat du milieu de gamme restera un chantier clé à surveiller à terme.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Hotellerie et loisirs
Les formules «club» tout compris séduisent de plus en plus les voyageurs dans un contexte de crise. En effet, elles permettent d'organiser son séjour et de payer quasiment tous les frais avant même le départ, ce qui évite les mauvaises surprises. Le pionnier, le Club Med, est aujourd'hui positionné sur le haut de gamme. Le segment du moyen de gamme est très convoité et la concurrence est vive entre les divers tour-opérateurs. Look Voyages réalise 75% de ses ventes dans ses 34 clubs Lookéa, qui sont des hôtels indépendants de 150 à 200 chambres. Les propres équipes du groupe sont chargées de l'animation. Quant à Thomas Cook France, il commercialise 72 hôtels formule club à travers 27 clubs Eldorador, qui constituent sa marque la plus haut de gamme, 15 Thomas Cook Villages, 20 clubs Aquatour et 10 clubs Jumbo, positionnés sur l'entrée de gamme. L'objectif de Thomas Cook France est de détenir une centaine de clubs dans les deux ans. Pour les tour-opérateurs, ces formules présentent l'avantage d'offrir des marges plus élevées.