Siemens recule de 2,51% à 68,32 euros, en ligne avec la Bourse de Francfort. Les investisseurs ne réagissent pas au désengagement du géant de l'industrie allemande au nucléaire. En effet, la rumeur courait depuis plusieurs mois outre-Rhin. Cette décision est la conséquence de l'abandon de l'atome par le gouvernement allemand dans le sillage de la catastrophe de Fukushima qui avait suscité une vive émotion en Allemagne. En revanche, le conglomérat de Munich promet de se renforcer dans le secteur des énergies renouvelables.
Lors d'un entretien à l'hebdomadaire Der Spiegel, Peter L&*#8221;scher, le PDG du groupe, a annoncé que son groupe comptait tirer profit du virage énergétique pris par Berlin. Le groupe fabrique en effet des turbines à gaz, des éoliennes et de nouvelles lignes haute tension capables de transporter de l'électricité sur de longues distances, avec un minimum de déperdition.
Principale conséquence de cette volte-face attendue : l'abandon d'un projet d'entreprise commune avec le groupe public russe Rosatom dans le nucléaire. En 2009, Siemens avait annoncé son retrait d'Areva NP, la coentreprise avec le groupe français dont il détenait 34% au profit d'un partenariat ambitieux avec russe. Ils visaient ensemble la construction de 400 centrales nucléaires dans le monde dans les vingt années suivantes.
"Les deux groupes sont toujours très intéressés par un partenariat. Mais il portera sur un autre domaine", a expliqué Peter L&*#8221;scher.
Selon Les Echos, Alstom pourrait bénéficier de l'abandon de Siemens. L'industriel français est en effet depuis longtemps partenaire de l'agence nucléaire russe. Il détient 49% d'une entreprise commune avec Rosatom.
Pour les investisseurs, le grand gagnant du week-end semble néanmoins être Areva, dont le titre bondit de 5,26% à 21,90 euros. Ils pensent que le groupe nucléaire public français va récupérer une partie du marché abandonné par son ancien rival Siemens.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Biens d'équipement
Alors qu'initialement ils prévoyaient une deuxième mauvaise année en 2010, les professionnels de la mécanique et de la machine-outil en France prévoient désormais une légère amélioration. La Fédération des industries mécaniques (FIM) estime que le redressement de la production dans l'Hexagone devrait se situer entre 3% et 5% cette année par rapport à 2009. En début d'année, elle s'attendait plutôt à une baisse de 5% par rapport à une année 2009 durant laquelle la production avait déjà chuté de 15%. Les statistiques de l'Insee confirment qu'un point bas a été atteint car, au second trimestre, les investissements des entreprises ont contribué positivement au PIB pour la première fois depuis le premier trimestre 2008. D'après le ministère de l'Industrie, les industriels français anticipent une hausse de 5% de leurs investissements en 2010 après une chute de 21% en 2009. Dans le BTP, le Seimat, le syndicat qui représente les importateurs de machines, anticipe un redressement de 10% de l'activité cette année, même si les perspectives sont encore floues.