L'action Ipsos (-1,24% à 27,165 euros) affiche l'une des rares baisses du SBF 120, après l'annonce d'une augmentation de capital de 200 millions d'euros destinée à financer l'acquisition de Synovate. L'acquisition de la filiale d'études de marché du groupe de communication Aegis avait été signée fin juillet. Grâce à cette transaction, Ipsos va devenir le numéro trois mondial des études alors qu'il était auparavant le cinquième. Cette opération transformante a été appréciée par les analystes. L'effet de taille critique lui permettra notamment de mieux absorber les coûts fixes.
Pour Portzamparc, il donnera également à Ipsos la capacité à aller chercher plus de croissance organique.
Le spécialiste des études par enquête va émettre 10 967 552 actions nouvelles au prix unitaire de 18,25 euros à raison de 8 actions nouvelles pour 25 actions existantes. LT Participations, l'actionnaire de référence d'Ipsos avec 26,22% du capital, s'est irrévocablement engagé à souscrire à titre irréductible à l'opération à hauteur de la totalité de ses droits préférentiels de souscription.
L'émission fait l'objet d'une garantie de bonne fin à hauteur d'un nombre total de 8 225 664 actions nouvelles par les chefs de file et teneurs de livre associés de l'opération.
Le solde du prix de l'acquisition sera financé par le nouveau crédit syndiqué d'un montant en principal de 250 millions d'euros conclu le 26 juillet 2011, les lignes de crédit existantes et la trésorerie disponible. Ipsos a racheté Synovate pour une valeur d'entreprise de 525 millions de livres sterling (595 millions d'euros).
La finalisation de la transaction est soumise à certaines conditions suspensives usuelles, en particulier les autorisations des autorités de concurrence.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Les points forts de la valeur
- Leader français des sondages et études par enquêtes, Ipsos s'est hissé au deuxième rang mondial de son secteur en multipliant les acquisitions ciblées ;
- Le marché des études connaît une croissance dynamique ;
- Le groupe affiche un taux de croissance de son chiffre d'affaires bien supérieur à celui du marché depuis 2004. 2009 a été la seule année de décroissance organique en 30 ans et 2010 a signé le retour à la croissance, qui plus est dans le haut de fourchette des prévisions ;
- La diversité du portefeuille de clients, d'un point de vue géographique et sectoriel, ainsi que la récurrence des revenus, permettent à Ipsos de mieux résister aux à-coups conjoncturels ;
- La collecte croissante de données sur internet réduit les coûts des études de marché et devrait permettre d'améliorer la rentabilité du groupe ;
- Les pays émergents représentent désormais 30% des ventes. Ipsos est numéro deux en Chine, marché en plein devenir ;
Les points faibles de la valeur
- La dynamique de croissance du groupe laisse peu de place aux déceptions en Bourse ;
- Qui plus est, l'action évolue à ses plus hauts depuis 5 ans. Le potentiel pourrait donc être plus limité dans les prochains mois. La valeur a d'ailleurs marqué le pas au premier semestre 2011 ;
- Le rendement de la valeur est très faible ;
- Les 10% du chiffre d'affaires d'Ipsos en provenance des gouvernements pourraient être pénalisé par les restrictions budgétaires en cours dans les pays européens ;
- Le groupe, qui réalise plus de 50% de son chiffre d'affaires hors d'Europe, dont 41% en Amérique du Nord et Amérique Latine, est exposé aux variations du dollar ;
- Ipsos doit faire face à la montée en puissance d'une entité de taille considérable opérant sur le même segment de marché, le groupe WPP-TNS, qui détient 11,4% de part de marché, contre 5% pour le Français ;
- Le manque de taille critique d'Ipsos en comparaison des deux leaders mondiaux (Kantar-TNS et Nielsen) fait craindre à certains une opération de croissance externe d'envergure avec un risque d'exécution important et augmentation de capital nécessaire pour le financement.
Comment suivre la valeur
- Le secteur de la communication hors média échappe à la baisse des investissements publicitaires, mais dépend des investissements des entreprises, qui eux, évoluent en fonction de la conjoncture économique et du climat des affaires ;
- Le mouvement de concentration de ce secteur très atomisé confère au titre un intérêt spéculatif. Le flottant du groupe dépasse les 50% et les fondateurs ne se sont jamais montrés hostiles à des discussions ;
- L'acquisition de Synovate (négociations en cours) est jugée pertinente d'un point de vue stratégique. Elle permettait au groupe français de changer de dimension et de réduire ainsi les risques liés à sa taille limitée par rapport au leader WPP.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Communication - Publicité
Selon le baromètre SRI-Capgemini Consulting, le chiffre d'affaires du secteur a été multiplié par trois au premier semestre 2010 en France. Les prévisions sont optimistes pour l'avenir alors que ce segment a mis du temps à démarrer. Aux Etats-Unis, l'Interactive Advertising Bureau (IAB) prévoit que, tous types confondus, elle pourrait représenter 15% des investissements publicitaires en ligne cette année. Or elle ne pesait que 3% du marché il y a seulement deux ans. Selon eMarketer, le marché pourrait représenter, à lui seul, 4 milliards de dollars en 2011 au niveau mondial. En France, le marché, beaucoup plus limité se situerait plutôt aux environs de 30 ou 40 millions d'euros pour l'année 2010. Le format qui tend à s'imposer est le pre-roll. Ce sont des spots similaires à ceux diffusés en télévision, mais plus courts (de 15 à 20 secondes en moyenne). Ils interviennent juste avant le démarrage d'une vidéo.