Zodiac Aerospace a annoncé la conclusion d'un accord avec ses banques pour augmenter le montant et la maturité de son financement. Ce qui permettra à l'équipementier aéronautique de « poursuivre activement sa stratégie de croissance externe et sa politique d'acquisitions ».
Le groupe a conclu une renégociation de l'accord de « Club Deal » de juin 2010. Effectif au 29 août, cet avenant augmente le montant de l'autorisation de tirage de 1 à 1,3 milliard d'euros et porte par ailleurs l'échéance « in fine » du crédit du 29 juin 2014 au 29 juin 2015.
Le montant des frais de mise en place du crédit négocié en juin 2010, et non encore amortis pour un montant net de 5,2 millions d'euros au 29 août, sera enregistré en charges financières exceptionnelles au 31 août. Le groupe a précisé qu'il s'agissait d'un « élément non cash ».
Zodiac Aerospace a en outre annoncé la finalisation, en date du 1er septembre, de l'acquisition de la société Heath Tecna Inc. Le rachat du groupe spécialisé dans la maintenance des équipements de cabines d'avions, sur le segment de l'aviation commerciale, avait été annoncé en juin à l'occasion de la publication des ventes du troisième trimestre. Heath a réalisé 78 millions de dollars de chiffre d'affaires en 2010. Oddo expliquait à l'époque que Zodiac pourrait s'appuyer sur les usines à bas coûts de Heath, situées au Mexique, pour réaliser des économies de coûts substantielles.
Zodiac Aerospace s'est enfin félicité de la certification du Boeing 787 Dreamliner, qui ouvre la voie à l'entrée en service des premiers appareils dans la flotte de la compagnie japonaise All Nippon Airways. Il souligne qu'il fournit de nombreux équipements à bord du 787 : intérieurs de cabine, toboggans d'évacuation...
AOF - EN SAVOIR PLUS
Les points forts de la valeur
- La notoriété de la marque Zodiac est extrêmement forte partout dans le monde ;
- La croissance par acquisitions est un axe majeur de la stratégie du groupe. Zodiac sélectionne des sociétés ayant une compétence reconnue dans leur domaine et qui sont complémentaires pour développer des synergies commerciales. Il renforce ainsi ses leaderships et améliore sa compétitivité grâce aux synergies industrielles ;
- C'est l'une des entreprises du secteur aéronautique qui sera la plus sensible à la reprise du cycle en raison de son exposition importante à l'aviation d'affaires et régionale ;
- La situation financière du groupe est saine ;
- L'activité après-vente (40% du chiffre d'affaires) affiche une capacité de résistance en période de retournement. Elle est regroupée depuis septembre 2008 au sein de 'Zodiac Service' dont la plateforme est désormais opérationnelle ;
- Le pacte d'actionnaires des familles historiques du groupe Zodiac renforce la visibilité sur l'actionnariat.
Les points faibles de la valeur
- Zodiac est plus exposé que ses pairs à l'aéronautique civile. Les difficultés persistantes sur certains programme (A 380, B 787) rendent incertain le nombre de livraisons possibles ;
- Les équipementiers aéronautiques ont un comportement cyclique « tardif » ;
- La convention d'incessibilité signée mi-septembre 2010 par les familles actionnaires, portant sur environ 26,8% des actions et 36,2% des droits de vote exerçables, a incité un grand nombre d'analystes à supprimer la prime spéculative qu'ils attribuaient au titre.
Comment suivre la valeur
- Zodiac est une valeur de croissance. Elle dépend du cycle du secteur aéronautique civil ;
- Zodiac est une valeur « dollar » : une baisse de 10 cents de la parité euro-dollar coûte à Zodiac 1 point de rentabilité opérationnelle courante. A l'inverse, une hausse a un effet positif ;
- L'exercice 2009-2010, qui s'est achevé fin août 2010, a été un exercice de transition ;
- Safran a abandonné son projet de rapprochement avec Zodiac, qui le désapprouvait. Ce dernier a néanmoins ouvert la porte à des partenariats.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Aéronautique - Défense
Les analystes s'attendent à un rebond des fusions acquisitions dans le secteur, qui était jusqu'ici resté en marge du mouvement. La dernière opération a été réalisée fin octobre 2008, lorsque Finmeccanica a acquis DRS Technologies pour 5,2 milliards de dollars. Safran vient de boucler le rachat de l'américain L1 pour 1 milliard de dollars. Il aimerait également racheter Zodiac, alors que celui-ci tient à son indépendance. Plusieurs indicateurs soulignent la consolidation potentielle du secteur. Pendant la crise, les différents intervenants ont généralement géré leur trésorerie de façon prudente, ce qui leur permet aujourd'hui de bénéficier de liquidités abondantes. En outre, restructurés, ils bénéficient de finances assainies.