La situation budgétaire des Etats-Unis pourrait s'améliorer à court terme, et dès cette année, mais une étude du Congrès américain publiée mercredi souligne que les incertitudes sur la trajectoire des finances publiques du pays à long terme restent grandes.
Selon le Bureau du budget du Congrès (CBO), le déficit déficit budgétaire américain baisser à 8,5% du PIB du pays cette année - contre 8,9% en 2010 - et à 6,2% en 2012.
Le solde négatif des finances publiques pour l'exercice qui s'achèvera le 30 septembre s'établirait ainsi à 1.284 milliards de dollars, et à 973 milliards à la fin de l'exercice suivant, passant sous les 1.000 milliards de dollars pour la première fois en quatre ans.
Les estimations du CBO sont nettement meilleures que celles de la Maison Blanche. Celle-ci tablait en février sur un déficit record de plus de 1.645 milliards de dollars (10,9% du PIB) pour 2011. La mise à jour de ses prévisions, présentées habituellement en juillet, se fait attendre.
Selon les derniers chiffres du Trésor, le déficit du budget de l'Etat fédéral cumulé sur les dix premiers mois de l'exercice en cours était en baisse de 6% en glissement annuel.
Organisme indépendant des partis politiques, le CBO indique avoir retenu l'hypothèse d'une croissance lente du PIB qui devrait se traduire par le maintien d'un taux de chômage très élevé dans le pays en 2011 et 2012 (il était officiellement de 9,1% en juillet).
Il indique que ses prévisions tiennent compte de la "loi de contrôle du budget", le compromis adopté début août ayant permis de relever le plafond de la dette publique américaine en échange d'engagements sur une réduction des dépenses.
"Les défis auxquels font face le budget et l'économie des Etats-Unis sont profonds", écrit le CBO.
"Si la reprise continue comme le prévoit le CBO et si la législation actuelle relative aux recettes fiscales et aux dépenses de l'Etat n'est pas modifiée, le rapport du déficit au PIB baissera nettement dans les quelques années à venir", ajoute le texte.
Le CBO estime en effet que ce ratio devrait tomber à 3,9% en 2013, 2,2% en 2014 et évoluer entre 1,7% et 2,1% de 2015 à 2021. Selon lui, le ratio de la dette publique au PIB, qui devrait atteindre 98% à la fin de l'année, devrait plafonner à 103% en 2013 et baisser progressivement jusqu'à 89,5% en 2021.
Le Bureau précise néanmoins être parti du principe que les réductions d'impôts accordées par le président George Bush fils au début de la décennie 2000 et que le gouvernement actuel a prolongées sous la pression de l'opposition républicaine expireront à la fin de l'année 2012.
Si tel n'était pas le cas, ou si les autres réductions d'impôts accordées pendant la crise devaient être prolongées, ou encore si les objectifs d'économies de la loi de contrôle du budget n'étaient pas atteints, "il pourrait en résulter des déficits et une dette bien plus élevés", note-t-il.
L'agence de notation financière Standard and Poor's a privé début août les Etats-Unis de leur "AAA" la note de solvabilité maximale dont ils bénéficiaient jusque-là. Ses concurrentes Moody's et Fitch Ratings ne l'ont pas suivie, mais cette dernière a indiqué le 16 août qu'elle surveillerait de près la tenue des engagements prévus
Pour Josh Earnest, porte-parole de la Maison Blanche, le rapport du CBO "établit clairement que nous avons encore à faire bien plus que ce que nous avons déjà fait".