Autonomy bondit de 74% à 24,87 pence à la Bourse de Londres, se rapprochant du prix offert par Hewlett-Packard, 25,50 livres, pour s'emparer de l'éditeur britannique de logiciels. Au total, le groupe américain est prêt à mettre 7,09 milliards de livres sterling (8,1 milliards d'euros) sur la table. HP propose une prime de 79% par rapport au cours de clôture d'hier. Les conseils d'administration des deux groupes ont recommandé l'offre. Les deux sociétés s'attendent à ce que ce rachat soit finalisé avant la fin de l'année.
Le stockage et l'exploitation des données informatiques des entreprises, dont la quantité double tous les 18 mois, est devenu un enjeu stratégique pour les grands noms de l'informatique. Mais parmi ces données, un type enregistre une croissance encore plus importante, les informations non structurées (email, audio ou vidéo...).
Ce qui explique l'intérêt de Hewlett-Packard pour Autonomy, qui fournit des solutions permettant d'organiser et d'exploiter d'importantes masses de données électroniques, y compris des informations non structurées.
Exane estime que cette offre, qualifiée de généreuse, ne rencontra pas d'opposition des autorités de régulations de la concurrence en raison de la fragmentation du marché dans lequel opère Autonomy. Il juge par ailleurs faible la probabilité d'une contre offre. Morgan Stanley, cité par Reuters, évoque lui une possible contre-offre.
Autonomy affiche un PER 2012 de 22,5, bien supérieur à celui du secteur. La rentabilité du groupe est il est vrai importante et sa croissance forte.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Informatique - Editeurs de logiciels
Le cabinet Gartner estime que le «cloud computing» devrait fortement se développer dans les entreprises en 2011. Cette technologie, qui consiste à externaliser les applications informatiques d'une entreprise en les stockant sur des serveurs à distance, devrait se banaliser dans les prochaines années. C'est ce qui ressort d'une étude menée auprès de 2 000 directeurs informatiques dans le monde. Si, aujourd'hui, seules 3% des entreprises mondiales ont recours à cette technologie, cette proportion pourrait culminer à 43% d'ici à 2015, dans un contexte de rationalisation des dépenses. D'après Gartner, les budgets informatiques des entreprises devraient croître de seulement 1% cette année. Ils devraient chuter de 7% au Royaume-Uni, compte tenu des coupes budgétaires drastiques opérées dans le secteur public, et se maintenir en France (+0,2%). Divers acteurs, et pas seulement ceux positionnés sur le marché des logiciels, interviennent sur ce créneau. Microsoft concurrence à la fois des SSII, comme Atos Origin, des constructeurs informatiques, comme IBM ou HP, ou des entreprises Internet, telle Amazon.