Holcim (-5,76% à 45,12 francs suisses) enregistre le déclin le plus prononcé de l'indice suisse de référence, le SMI. Le deuxième cimentier mondial derrière Lafarge a présenté ce matin des résultats en dessous des attentes. Le groupe suisse a été pénalisé par la hausse des coûts de l'énergie et des matières premières, mais également par la vigueur de la devise helvétique. Valeur refuge par excellence, le franc suisse a été soutenu au cours de ces derniers mois par la montée de l'aversion au risque.
Au deuxième trimestre, Holcim a réalisé un résultat net de 347 millions de francs suisses, en repli 13%, et un Ebitda de 1,9 milliard de francs suisses, en recul de 19%. Le consensus s'élevait à 2,025 milliards pour l'Ebitda.
Le chiffre d'affaires est ressorti à 5,49 milliards de francs suisses, en hausse de 11%. Mais à ce niveau-là aussi, les investisseurs étaient plus optimistes et attendaient en moyenne 5,59 milliards de francs. La croissance organique a atteint 2,9%. Le groupe a souligné avoir constaté une croissance des volumes dans l'ensemble de ses activités au premier semestre.
Côté perspectives, le deuxième cimentier mondial vise désormais un Ebitda proche de celui de 2010 alors qu'il estimait précédemment qu'il serait difficile d'atteindre une croissance de 5%, selon Reuters.
Si l'Ebitda du groupe a légèrement dépassé les attentes du CIC, ce dernier a maintenu sa recommandation Conserver en raison essentiellement de la visibilité macroéconomique au-delà de 2011. Même si Cheuvreux anticipait une réaction négative du titre aujourd'hui, il estime que les mauvaises nouvelles sont dans les cours. L'analyste prévoit une surperformance d'Holcim.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Construction - Matériaux
Moody's a modifié les perspectives du secteur des matériaux de construction en Europe, en les portant de «négatives» à «stables». Cela souligne que les conditions de crédit du secteur ne devraient ni s'améliorer ni se détériorer dans les douze à dix-huit mois qui viennent. La demande semble s'être stabilisée à un faible niveau au quatrième trimestre 2010 et la reprise de la construction résidentielle devrait autoriser une hausse graduelle des volumes en 2011. Néanmoins, un biais négatif est toujours associé à cette perspective stable car des zones de fragilité demeurent au sein de certains pays de la zone euro, comme l'Espagne, l'Irlande et la Grèce. La reprise économique y est lente et la dette toujours élevée. L'agence considère donc que la demande restera sous pression dans ces zones de marché. Sur le segment du ciment, après un recul de 3% de la consommation française en volume en 2010, le Syndicat français de l'industrie cimentière (SFIC) prévoit une reprise molle cette année : elle ne devrait pas dépasser les 2%.