Le dollar est monté lundi face au yen, dépassant brièvement la barre des 78 yens, après l'annonce d'un accord entre les partis républicain et démocrate permettant d'éviter un défaut de paiement des Etats-Unis.
Le dollar a atteint 78,03 yens lundi à 01H03 GMT à Tokyo, largement au-dessus des 76,73 yens qu'il cotait vendredi à 21H00 GMT. Il a ensuite perdu une partie de ses gains et valait 77,84 yens à 01H40 GMT.
Le billet vert était en revanche quasi stable face à la monnaie unique européenne, l'euro cotant 1,4389 dollar à 01H40 GMT contre 1,4395 dollar vendredi à 21H00 GMT.
L'euro se renchérissait aussi franchement face au yen, à 111,98 yens à 01H40 GMT lundi contre 110,50 yens vendredi à 21H00 GMT.
Le yen était monté ces derniers jours à proximité de son plus haut niveau depuis la Seconde guerre mondiale face au dollar (76,25 yens pour un dollar le 17 mars dernier), au grand dam des grandes entreprises japonaises dont les revenus à l'étranger sont laminés par une vigueur excessive du yen.
Cette remontée du dollar pourrait toutefois n'être que très passagère, a prévenu Tohru Sasaki, spécialiste des changes pour la banque JP Morgan au Japon, cité par Dow Jones Newswires.
"L'accord sur le relèvement du plafond de la dette a donné un coup de fouet au marché, mais rien n'a fondamentalement changé quant à la tendance d'affaiblissement à long terme du dollar", a-t-il estimé.
Selon lui, les investisseurs vont vite tenir compte des fondamentaux des principales économies, notamment de la faible croissance américaine, des taux d'intérêt très bas pratiqués par la banque centrale des Etats-Unis (Fed) et des problèmes d'endettement en Europe.
"L'Italie, l'Espagne et d'autres pays européens devraient dissuader les opérateurs de prendre des risques, ce qui va provoquer de nouveaux achats de yens", considérés comme une valeur refuge à l'instar du franc suisse.
Le président américain Barack Obama a annoncé que les chefs des partis républicain et démocrate au Congrès étaient parvenus à un accord pour relever le plafond de la dette, alors qu'un désaccord sur ce sujet entre les élus des deux bords avait mis la première économie mondiale au bord du défaut de paiement.
Il a indiqué au cours d'une déclaration à la Maison blanche que le projet de loi doit être adopté "dans les prochains jours" par la Chambre des représentants et au Sénat.
L'accord prévoit, outre le relèvement du plafond de la dette, qui permettra au Trésor de faire des emprunts après le 2 août, une baisse des dépenses de 1.000 milliards de dollars ainsi que la mise en place d'une commission spéciale composée à part égale de républicains et de démocrates et chargée de trouver des baisses de dépenses supplémentaires à hauteur de 1.500 milliards de dollars.