En repli de 7,64% à 16,13 euros, Veolia Environnement signe la plus forte baisse du CAC 40, pénalisé par un avertissement sur ses résultats. Dans un communiqué, le numéro un mondial des services à l'ENVIRONNEMENT a annoncé qu'il ne pourra pas atteindre son objectif de croissance de résultat net en raison de la mise en oeuvre de nouvelles mesures de restructurations. Le groupe attend un résultat opérationnel récurrent en léger retrait à change constant par rapport au résultat opérationnel récurrent publié en 2010, hors VeoliaTransdev.
Auparavant, Veolia Environnement anticipait une croissance de son résultat opérationnel récurrent de 4% à 8%, hors rapprochement avec Transdev dans les transports.
En revanche, les objectifs de croissance organique de l'activité, de réduction des coûts de 250 millions d'euros, de cessions de 1,3 milliard d'euros et de cash-flows libres positifs après paiement des dividendes sont confirmés.
Veolia Environnement a précisé que de nouvelles mesures l'amèneraient à reconnaître dans ses comptes au 30 juin des dépréciations d'actifs et des provisions pour un montant total qui devrait être d'environ 800 millions d'euros.
Ces nouvelles mesures sont dictées par les "dernières évolutions des opérations en Europe du Sud, en particulier en Italie, et en Afrique du Nord ainsi qu'aux Etats-Unis, notamment dans une activité spécifique de Propreté", a indiqué le groupe.
A l'occasion de la publication des comptes semestriels le 4 août prochain, Veolia Environnement détaillera les mesures de recentrage et d'amélioration de la rentabilité décidées.
Le leader mondial de l'eau et des déchets a engagé depuis plusieurs mois un recentrage de ses opérations afin de renforcer les marges de manoeuvre nécessaires pour sa stratégie de croissance rentable. Le groupe a ainsi procédé à une revue complète de ses activités. Le montant des cessions et partenariats réalisés au cours du semestre dépasse 1 milliard d'euros et dégage des plus-values supérieures à 400 millions au titre des activités non poursuivies.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Les points forts de la valeur
- Veolia est le leader mondial des services à l'environnement ;
- Le groupe bénéficie, comme les autres acteurs du secteur, de réglementations favorables dans les pays matures et des besoins croissants dans l'eau et les déchets dans les économies émergentes ;
- Le modèle de gestion déléguée qui est celui de Veolia (et de Suez Environnement) devrait fortement se développer, les opérateurs privés fournissant en eau moins de 10% de la population mondiale (contre 65% en France). Ce modèle est moins coûteux pour les clients que celui de la régie ;
- La moitié de son résultat opérationnel est récurrente. Les contrats sont signés sur le long terme ;
- Antoine Frérot, le nouveau directeur général, va se concentrer sur le développement du groupe dans les actifs à plus forte marge. Il veut faire de Veolia le leader du développement durable ;
- Le groupe dispose des technologies de pointe dans le tri et fait preuve d'innovation dans le recyclage de produits dangereux ;
- Veolia ne cesse de développer son activité à l'international, limitant ainsi sa dépendance à un seul marché ;
- Pour réduire son endettement l'entreprise a mis en place un plan de cession ambitieux qu'elle mène tambour battant ;
- L'action présente un rendement attrayant de plus de 6%.
Les points faibles de la valeur
- La crise a quand même révélé le caractère cyclique de l'activité Propreté de Veolia et la dépendance de l'activité Recyclage aux cours des matières premières recyclées ;
- La croissance interne de Veolia est nettement plus faible que celle de Suez Environnement ;
- Les prévisions pour 2011 ont été jugées trop conservatrices et ont refroidi les marchés ;
- Les métiers de Veolia sont des métiers de long terme. La rentabilité du groupe met donc du temps à se redresser ;
- Contrairement à son concurrent, Suez environnement, Veolia a acheté des sociétés au prix fort en 2007 et 2008, juste avant la crise, et il doit affronter la conjoncture actuelle avec une dette trop lourde à porter. Certains analystes considèrent que la dette de Veolia constitue un frein majeur à sa croissance, l'amenant à renoncer dans le futur à des projets d'envergure ;
- Le groupe a perdu la confiance des marchés suite à des déceptions répétées. Il faudra du temps pour la regagner. Les analystes estiment que la visibilité est meilleure sur Suez Environnement.
Comment suivre la valeur
- Veolia a longtemps été perçue comme une valeur défensive et de croissance. Mais depuis la crise de la dette, la valeur est boudée par les investisseurs. Elle reste cependant une valeur de rendement ;
- Les activités liées à l'eau et à la propreté sont fortement consommatrices de capitaux. Dans le secteur des utilities, les groupes sont fortement endettés et donc dépendants de l'évolution des taux d'intérêt ;
- Les investisseurs seront attentifs au rythme des cessions, à la poursuite du désendettement et au redressement des dernières acquisitions ;
- Le rapprochement de Veolia Transport avec la société Transdev est effectif depuis mars 2011. Une mise en Bourse est envisagée, mais probablement pas avant 2012, si les conditions de marché le permettent. Une déconsolidation du transport améliorera la perception du groupe par le marché, grâce à un recentrage sur les activités uniquement liées à l'environnement et à l'énergie ;
- Le groupe est facilement opéable du fait d'un capital éclaté.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Services aux collectivités
Le deuxième acteur mondial dans le domaine de l'électricité est né. Deux ans après la fusion entre Gaz de France et Suez, GDF Suez vient de reprendre le britannique International Power. Il est ainsi propulsé du neuvième au deuxième rang des producteurs mondiaux d'électricité, derrière EDF. Il devient également le leader mondial des groupes de services aux collectivités (utilities) en tenant compte de la production de gaz. Toutefois, cette opération va accroître la dette de GDF Suez, qui va passer de 33,5 à 42,4 milliards d'euros. Le groupe français compte donc lancer des cessions de 4 à 5 milliards d'euros.