
L'agence de notations Moody's Investors Service a annoncé mercredi avoir abaissé de deux crans la note de la dette à long terme du numéro un mondial des téléphones mobiles, le groupe finlandais Nokia, en raison d'un "sévère affaiblissement de sa position commerciale".
Cet abaissement de la note est assortie d'une perspective négative, ce qui signifie que l'agence de notations se réserve le droit de l'abaisser encore à plus long terme.
"Cette détérioration a été provoquée par la baisse de compétitivité de l'offre de smartphones de la plate-forme Symbian", a souligné Wolfgang Draack, un des vice-présidents et analyste senior pour Moody's.
Le PDG Stephen Elop a annoncé en février que Nokia s'alliait avec Microsoft pour utiliser son système d'exploitation à la place de Symbian, jusqu'alors présent dans les téléphones de la marque.
Cette transition va affecter les résultats du groupe et l'agence de notations a retenu deux scénarios pour en évaluer l'impact sur les résultats de Nokia.
Le premier est un peu plus "conservateur" que celui envisagé par le groupe lui-même, précise un communiqué de Moody's. Il retient comme hypothèse que le second trimestre de cette année est le point le plus bas atteint par le groupe. Dans ces conditions, la note Baa2, contre A3 précédemment, sera maintenue.
Dans ce scénario, les ventes en volume et en valeur de téléphones portables devraient rester "relativement stables" par rapport à leur niveau du deuxième trimestre, avec une amélioration attendue en fin d'année et en 2012. Cela n'empêchera pas toutefois une baisse de 20% du chiffre d'affaires 2011, selon Moody's.
Le second scénario est plus négatif et retient comme hypothèse une impossibilité du groupe finlandais à enrayer une baisse de ses ventes avec moins de 65 millions de téléphones portables ou 15 millions de smartphones écoulés par trimestre.
Cette situation engendrait des pertes d'exploitation "modestes", mais qui placeraient la note de Nokia "sous pression", avertit Moody's.
Nokia a publié la semaine passée des pertes pour la deuxième fois depuis qu'il est devenu leader du secteur en 1998, tout en estimant que sa stratégie de redressement avec l'Américain Microsoft était sur la bonne voie.
Au deuxième trimestre, Nokia a subi une perte nette plus lourde qu'attendu de 368 millions d'euros, contre un bénéfice de 227 millions d'euros un an auparavant.