Le dollar a chuté mardi sous les 78 yens, son plus bas niveau depuis le 17 mars, au moment où le président américain Barack Obama s'adressait aux Américains sur le problème de la dette des Etats-Unis.
Le dollar a baissé jusqu'à 77,96 yens mardi à 01H04 GMT à Tokyo, alors qu'il cotait encore 78,31 yens lundi à 21H00 GMT.
L'euro est aussi monté face au billet vert, jusqu'à 1,4402 dollar à 01H04 GMT, contre 1,4375 dollar à 21H00 GMT lundi.
Le billet vert n'avait pas coté aussi bas face au yen depuis le séisme du 11 mars au Japon, qui avait provoqué des achats spéculatifs de yens par des investisseurs anticipant un rapatriement de fonds massif de la part des compagnies d'assurance nippones.
Le yen avait atteint le 16 mars une vigueur record depuis la Seconde guerre mondiale, le dollar ne cotant plus que 76,25 yens.
Le club des pays riches du G7 était intervenu de façon coordonnée le 18 mars, vendant massivement des yens afin de soulager les entreprises japonaises heurtées par une monnaie nationale trop forte. Le dollar était alors repassé au-dessus de la barre des 80 yens pendant plusieurs mois.
Toutefois, sa valeur s'effrite depuis quelques semaines à mesure que l'inquiétude des marchés s'aggrave quant au problème d'endettement américain.
Les démocrates alliés du président Obama et leurs rivaux républicains n'ont que jusqu'au 2 août pour se mettre d'accord sur un relèvement du plafond de la dette, faute de quoi le gouvernement de la première puissance économique mondiale risque de se retrouver en défaut de paiement.
Dans un discours à la Nation en direct depuis la Maison Blanche, M. Obama a estimé que l'attitude des républicains avait conduit à une impasse "dangereuse", mais s'est dit persuadé qu'un compromis restait possible pour éviter un défaut de paiement.
M. Obama a appelé ses compatriotes à faire pression sur le Congrès, où ses adversaires sont majoritaires à la Chambre des représentants, pour parvenir à un compromis.
"Si vous voulez une approche équilibrée pour réduire le déficit, faites-le savoir à votre élu au Congrès", a-t-il lancé, tout en se disant persuadé qu'un accord de dernière minute était possible.
Les agences de notation ont menacé d'abaisser la note de la dette à long terme des Etats-Unis, aujourd'hui créditée de la meilleure possible "AAA", ce qui risque de renchérir les taux d'emprunt des autorités américaines.