
Les grandes banques américaines ont surpris plutôt positivement les marchés au deuxième trimestre malgré un environnement difficile, Goldman Sachs mis à part, tout en se préparant aux nouvelles réglementations internationales du secteur.
"De façon générale, les résultats sont assez bons compte tenu du contexte", a noté Jamie Peters, analyste à Morningstar, citant un marché agité, de mauvais chiffres du chômage aux Etats-Unis ou encore les incertitudes liées à la situation financière en Europe.
"Les divisions de banques traditionnelles" des grands établissements "ont produit de très bons chiffres", a renchérit Richard Bove, de Rochdale Securities.
A ses yeux, les établissements sont largement sous-évalués par les investisseurs à l'heure actuelle. "Le marché pourrait commencer à les traiter mieux", a-t-il souligné.
Citigroup, Wells Fargo et JPmorgan Chase ont fait part de bénéfices importants.
Morgan Stanley a enregistré une perte de 558 millions de dollars en raison d'une charge exceptionnelle, mais a publié un chiffre d'affaires en hausse de 17% à 9,3 milliards de dollars.
Tous ses établissements ont dépassé les attentes des analystes.

Bank of America a de son côté enregistré une perte de 9,1 milliards de dollars, ce qui n'a pas étonné les marchés. L'établissement avait annoncé fin juin qu'il allait verser 14 milliards de dollars pour solder des poursuites liées à la crise des prêts hypothécaires, ou subprimes.
En revanche Goldman Sachs, malgré un bénéfice de 1,05 milliard, a déçu les investisseurs. Son chiffre d'affaires est même passé derrière celui de son rival Morgan Sachs, à 7,3 milliards de dollars.
La prestigieuse banque d'affaires "a été extrêmement conservatrice" ce trimestre et semble "ne pas vouloir prendre autant de risques que dans le passé", a noté Richard Bove. Cette "stratégie très défensive" est en fort contraste avec celle de Morgan Stanley, a-t-il ajouté.
Signe positif ce trimestre: les établissements ont généralement fait état d'une baisse de leurs provisions pour pertes liées aux crédits et aux prêts.
"La qualité du crédit s'est améliorée", a souligné Erik Oja, de Standard & Poors. Les bénéfices présentés par les banques sont toujours portés par une baisse de leurs réserves pour pertes, qui ont représenté 25% des profits ce trimestre contre plus de 30% au trimestre précédent.
Parallèlement "les prêts des divisions commerciales reprennent. C'est une tendance prometteuse", a remarqué Jamie Peters, de Morningstar. Cela pourrait se traduire par "plus d'investissements et des expansions", exactement "ce dont a besoin l'économie pour repartir", a-t-elle ajouté.

Nombre d'établissements continuent toutefois de faire face aux conséquences de la crise immobilière, à l'image de Bank of America. "Les banques continuent de ressentir la douleur associée à ce qu'elles ont fait pendant la crise des +subprimes+ et tentent d'avancer", a-t-elle estimé.
Les nouvelles réglementations internationales concernant les fonds propres des banques, dites Bâle III, ont suscité de nombreuses questions de la part des analystes lors des téléconférences ce trimestre.
Ils veulent savoir "si les banques sont prêtes ou non", a noté Jamie Peters.
Le gouvernement américain pourrait exiger des plus grands établissements des ratios de capitaux plus élevés mais n'a pas encore donné de précisions.
"Certains d'entre eux n'ont pas encore levé suffisamment de capitaux pour remplir les conditions" liées à ces nouvelles règles, notamment Bank of America, a remarqué Erik Oja. Mais la plupart des banques "sont plutôt bien positionnées".