L'action Philips recule de 0,95% à 17,20 euros à la Bourse d'Amsterdam après l'annonce d'une perte surprise au deuxième trimestre. Cette perte s'explique par une dépréciation d'actifs de 1,385 milliard d'euros pour ses activités d'Eclairage (824 millions) et de Santé (531 millions). Le groupe d'électronique diversifié a par ailleurs annoncé un plan de réduction des coûts de 500 millions d'euros qui devrait avoir un impact positif sur la marge à partir de 2013, ainsi qu'un programme de rachat d'actions de deux milliards d'euros.
Philips avait lancé un avertissement sur ses résultats du deuxième trimestre fin juin en raison de la détérioration de la demande en Europe de l'Ouest pour ses produits d'éclairage et grands publics.
Au deuxième trimestre, Philips a donc essuyé une perte nette de 1,345 milliard d'euros, à comparer avec un bénéfice de 262 millions d'euros un an plus tôt. Le consensus Reuters s'élevait ainsi à 72,8 millions d'euros. Plus important pour les analystes, le résultat opérationnel (Ebita) est ressorti à 370 millions d'euros, contre 506 millions d'euros au deuxième trimestre 2010. Pour l'Ebita, Oddo cite un consensus de 296 millions d'euros.
Le chiffre d'affaires est, lui, ressorti en ligne avec les attentes, à 5,213 milliards d'euros. Il a reculé de 2% en données publiées, mais a progressé de 4% corrigé de l'impact négatif des changes.
Philips a aussi présenté ses perspectives 2013. Il cible une croissance du chiffre d'affaires de l'ordre de 4% à 6% - sur la base d'une croissance moyenne du Produit intérieur brut de 3% à 4% par an - avec une marge d'Ebita comprise entre 10-12%. Elle atteindrait entre 15% et 17% dans la Santé et entre 8% et 10% pour le petit électroménager, de même que pour l'Eclairage.
Oddo juge crédibles ces objectifs tandis que le consensus s'élève à 11,2% pour la marge d'Ebita 2013. L'analyste apprécie la visibilité accrue sur le groupe après cette publication.
Le directeur général de Philips, Frans van Houten, a prévenu qu'il n'anticipait pas d'amélioration significative de la performance du groupe à court terme, soulignant les risques opérationnels et l'ENVIRONNEMENT économique incertain.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
=/Semi-conducteurs/=
De façon à adapter leur production à la forte demande de produits électroniques, les fabricants de semi-conducteurs ont prévu d'investir cette année le montant record de 47,2 MdUSD dans leurs usines. Les plus grands investisseurs sont Intel et le fondeur taîwanais TSMC. Preuve que les industriels ont une plus grande confiance en l'avenir, les fabricants de mémoire, qui ont été confrontés fin 2010 à une chute historique des prix des DRAM («dynamic random access memory»), anticipent un rebond pour 2011, du fait notamment d'une forte surcapacité de production après une chute, selon iSuppli, de 40% au dernier trimestre 2010. L'américain Micron, quatrième fabricant mondial de mémoire, constate déjà un redressement des prix comme son concurrent Samsung.
Electronique
Selon les professionnels, réunis lors du Salon mondial de l'électronique de Las Vegas, le Consumer Electronics Show (CES), le marché mondial de l'électronique devrait avoisiner le montant record de 1 000 MdUSD (soit environ 964 MdUSD) en 2011, en croissance de 10%. Ce sont notamment les ventes d'écrans plats qui tireront le marché. Après une forte croissance en 2010 (+11% en volume), le marché des téléviseurs devrait enregistrer une hausse plus limitée cette année (+2%) avec 266 millions d'unités vendues. La technologie LCD poursuivra sa progression pour représenter près des trois quarts des ventes de téléviseurs dans le monde. L'essor de la 3D ne serait toujours pas attendu pour 2011 mais devrait plutôt intervenir en 2012. L'Europe devrait bénéficier cette année d'un marché en hausse de 23%, devant la Chine et l'Amérique du Nord (+15% tous les deux).