Un consortium public composé de CNP Assurances, de CDC Infrastructure et de la Caisse des Dépôts a finalisé un accord ferme et définitif avec GDF Suez pour développer ensemble un partenariat de long terme dans le domaine du transport de gaz naturel en France et en Europe, annonce CNP dans un communiqué. Dans ce cadre, le consortium vient de prendre une participation minoritaire de 25 % du capital de GRTgaz pour un montant de 1,1 milliard d'euros.
Le consortium entend ainsi conforter le plan de développement de GRTgaz pour les dix prochaines années dans un contexte de fort besoin d'infrastructures en Europe.
Dans le cadre de ce partenariat, GRTgaz étendra ainsi ses activités hors de France par l'acquisition des participations dans les opérateurs de transport européens détenues par le Groupe GDF SUEZ en Allemagne (GRTgaz Deutschland GmbH et MEGAL GmbH), ainsi qu'en Autriche (BOG GmbH). La finalisation de l'opération a eu lieu après la signature des accords.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Les points forts de la valeur
- Le modèle économique du groupe qui consiste à concevoir et à gérer en France 85% des produits d'épargne offre une bonne visibilité ;
- Grâce à son accès dans les réseaux des Caisses d'Epargne et de la Banque Postale, CNP Assurances touche une vaste clientèle ;
- La réforme sur le système des retraites, incitant à recourir à un régime par capitalisation, devrait profiter à l'assureur ;
- Le groupe se développe également dans l'assurance-risque et l'assurance-dépendance ;
- Le titre offre un bon rendement pour ses actionnaires ;
- La division par quatre du nominal de l'action en juillet 2010 rend la valeur plus accessible aux actionnaires individuels.
Les points faibles de la valeur
- Le contexte de taux bas rend les fonds en euros peu attrayants pour les investisseurs et pèse sur les marges de ses produits. La concentration des revenus de CNP sur l'activité Epargne est donc une source d'inquiétudes ;
- L'offre de produit est jugée insuffisamment diversifiée. Le mix produit est notamment peu orienté sur les unités de compte pour l'assurance-vie ;
- Le besoin potentiel des banques de vendre un maximum de produits de dépôts afin de répondre à la contrainte du ratio de liquidité sous Bâle 3 pourrait peser sur la dynamique du marché de l'assurance-vie ;
- L'assureur est particulièrement sensible à l'évolution de la conjoncture en France, où il réalise 80% de son chiffre d'affaires. La CNP est donc encore trop peu présente à l'international ;
- La situation de CNP est complexe: le groupe étant public, il faudrait une loi pour le privatiser. Néanmoins, la crise du crédit a fait monter la pression sur ses actionnaires, notamment la Caisse d'Epargne ;
- Même si la fiscalité de l'assurance-vie n'a finalement pas été modifiée dans le cadre de la réforme de la fiscalité du Patrimoine, la question pourrait réapparaître après l'élection présidentielle de 2012. Chaque débat sur le sujet pèse sur le marché ;
- Autre sujet de préoccupation : le véritable impact des nouvelles règles Solvabilité II, qui n'ont pas encore été totalement fixées mais qui vont décourager les investissements en actions, reste difficile à prévoir. Les assureurs français ont une exposition aux actions supérieure à la plupart de leurs concurrents étrangers.
Comment suivre la valeur
- L'évolution du titre dépend désormais, selon les analystes, de la capacité du groupe à renouer avec la croissance en France, notamment avec les nouvelles offres ;
- Les revenus des assureurs sont fortement conditionnés par l'évolution des marchés financiers et des taux d'intérêt, dans la mesure où les primes versées par les assurés, réserves déduites, sont réinvesties ;
- En tant que premier assureur de personnes en France, CNP dépend des tendances sur le marché de la retraite, de la santé et de l'épargne ;
- La fusion de l'un de ses actionnaires, la Caisse d'Epargne, avec le réseau Banques Populaires pour former la BPCE, pourrait à terme permettre au groupe d'équiper encore davantage de clients bancaires ;
- Les contraintes prudentielles imposées aux banques par Bâle III pourraient inciter à céder leurs activités de bancassurance et relancer la spéculation sur CNP ;
- Une éventuelle évolution législative autorisant les transferts de comptes d'assurance-vie d'un assureur à un autre tout en conservant les avantages fiscaux pourrait modifier le paysage du secteur.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Finance - Assurance
Après cinq années de baisse, les professionnels estiment que les tarifs de l'assurance auto devraient être orientés à la hausse pour au moins trois ans. La progression pourrait se situer entre 3% et 5% en 2011. Sur trois ans, les assureurs espèrent une progression globale de près de 10%. Cette évolution résulte de la conjugaison de plusieurs facteurs. Premièrement, avec une grande fréquence d'évènements climatiques (notamment tempêtes Klaus et Quinten), le nombre de demandes de réparation a explosé. De plus, la baisse du prix de l'essence a incité davantage de français à utiliser leur voiture. Le trafic routier a progressé entre 4% et 5% en 2009. Les automobiles respectent moins les limitations de vitesse, ce qui accroît le nombre d'accidents avec dégâts matériels (+2% en 2009). Enfin, le coût moyen des réparations s'est surenchéri (+3% à +4% par an). Conséquence : le ratio combiné de l'assurance auto, qui en rapportant les sinistres et les coûts aux primes est un indicateur clé, a gagné 7 points en 2009. A 109%, il a atteint son pire niveau depuis 1998. Les assureurs réagissent à cette détérioration en augmentant leurs tarifs.