Le titre L'Oréal enregistre aujourd'hui la plus forte baisse de l'indice CAC 40 avec un recul de 3,37% à 64,93 euros après la publication de son chiffre d'affaires du deuxième trimestre. L'activité du groupe a atteint 4,99 milliards d'euros, en hausse de 0,9% à données publiées et de 4,6% à données comparables. Ce chiffre est en recul par rapport à la croissance de 5,8% enregistrée au premier trimestre. Ce ralentissement s'explique par une baisse de la croissance en Europe de l'Est ainsi que dans la division Produits Professionnels.
En revanche, la bonne performance du groupe dans les marchés développés s'est poursuivie sur la période.
Morgan Stanley, qui reste à Surpondérer sur la valeur, remarque que cette performance est décevante par rapport aux attentes. Le broker a renouvelé sa recommandation Surpondérer et son objectif de cours de 100 euros sur L'Oréal, qui demeure sa valeur préférée dans le secteur en Europe.
Sur l'ensemble du premier semestre, le chiffre d'affaires ressort à 10,15 milliards d'euros, en hausse de 5% à données publiées, soit 5,2% à données comparables.
Le groupe a confirmé ses objectifs pour l'année 2011. L'Oréal espère surperformer le marché et réaliser une nouvelle année de croissance du chiffre d'affaires et des résultats.
De son côté, Credit Suisse a renouvelé sa recommandation Sous-performance et son objectif de cours de 82 euros sur L'Oréal. L'analyste évoque une déception, d'autant plus que la croissance organique de 6% enregistrée au premier trimestre promettait une bonne année.
RBS a quant à lui renouvelé sa recommandation Conserver et son objectif de cours de 80 euros sur la valeur. RBS souligne le fait que la valeur s'est maintenue ces dernières semaines alors que les marchés ont reculé. L'analyste reconnaît la solidité du bilan du groupe, mais estime que le titre est bien valorisé.
AOF - EN SAVOIR PLUS
=/Les points forts de la valeur/=
- L'Oréal est le leader mondial des cosmétiques avec 23 marques mondiales complémentaires, une distribution dans 130 pays et une activité bien répartie entre les produits grands publics, de luxe, professionnels et « cosmétique active » ;
- Le groupe a su adapter son modèle économique, notamment en créant de nouvelles gammes de produits à des prix attractifs ;
- L'Oréal maintient des investissements élevés en R&D;
- La marge opérationnelle a retrouvé ses niveaux record. La rentabilité du pôle Luxe s'est notamment bien redressée ;
- Déjà très sensiblement implanté dans les nouveaux marchés (35% du chiffre d'affaires en 2010), L'Oréal y dispose encore d'un potentiel de développement très significatif. Près de 80% de la croissance du groupe attendue dans les prochaines années devrait provenir de ces marchés qui représentent déjà 50% du marché cosmétique mondial ;
- L'Oréal veut notamment se positionner en tant que leader sur le marché chinois en plein essor. Il est actuellement numéro 2 derrière Procter & Gamble ;
- La plupart des nouveaux marchés dans lesquels L'Oréal est implanté a dépassé la taille critique, vecteur essentiel pour améliorer la rentabilité ;
- La bonne structure financière du groupe lui assure la flexibilité suffisante.
=/Les points faibles de la valeur/=
- La valeur offre un faible rendement et se paie chère avec un PER 2011 de près de 20. Les points d'entrée sont rares pour se positionner sur le leader mondial des cosmétiques ;
- L'intérêt spéculatif de la valeur est, pour l'instant, réduit par le fait que Nestlé, l'un des deux principaux actionnaires du groupe, ne peut pas augmenter sa participation et prendre le contrôle du groupe du vivant de Liliane Bettencourt.
Comment suivre la valeur
- Les performances du groupe sont sensibles à la consommation des ménages, elle-même liée à leur moral ;
- Ses résultats sont fortement dépendants de l'évolution du cours du dollar par rapport à l'euro mais également du réal brésilien, du peso mexicain et du yuan chinois. Le groupe réalise plus de 30% de ses ventes en dollar et devises assimilées ;
- A suivre : d'éventuelles opérations de croissance externe sur des cibles petites, moyennes ou grosses, pour consolider sa présence dans les pays émergents.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Luxe et cosmétiques
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