
Environ 10% des assureurs européens passés sous la loupe ne seraient pas en mesure de faire face à des chocs économiques importants, selon les résultats des tests de résistance européens publiés lundi.
Au total, 221 assureurs et réassureurs européens ont été scrutés, mais ce chiffre descend à 129 si l'on ne tient pas compte des filiales des groupes et des compagnies.
Dans le détail, 11 groupes ou compagnies ont échoué au scénario négatif de base des tests, 13 ont raté l'épreuve d'une conjoncture encore plus défavorable, 10 le test d'un choc inflationniste et 6 celui d'un choc sur les obligations souveraines --qui n'incluait pas l'hypothèse d'un défaut de paiement de la Grèce. Certains ont raté plusieurs scénarios à la fois.
Toutefois avec 90% de réussite aux tests, le secteur européen des assurances a démontré qu'il restait "globalement robuste" même dans les scénarios les plus défavorables, a souligné Gabriel Bernardino, le président du superviseur européen des assurances (EIOPA) qui était en charge de l'exercice, lors d'une conférence de presse à Francfort (ouest).
M. Bernardino a rappelé que les tests, uniquement basés sur des hypothèses, ne devaient pas être interprétés comme une analyse de la situation réelle actuelle et qu'ils ne signifient pas que les groupes d'assurances ont besoin de lever des capitaux dans l'immédiat.
D'ailleurs le nouveau cadre réglementaire dit de Solvabilité II, qui a servi de base aux tests et qui est réputé plus dur que le cadre actuel de Solvabilité I, ne doit être appliqué qu'à partir du 1er janvier 2013.
C'est la raison pour laquelle le superviseur a aussi décidé de ne publier les résultats des tests que sous forme agrégée, et non établissement par établissement, a-t-il ajouté.
Les tests ont porté sur 58 groupes, 71 compagnies et près de 100 de leurs filiales des 27 pays de l'Union européenne ainsi que de la Suisse, de la Norvège, de l'Islande et du Liechtenstein, soit plus de 60% du marché européen des assurances.
En 2010, lors de premiers tests, les 28 groupes mis à l'épreuve avaient résisté même aux scénarios les plus pessimistes, mais les nouveaux critères de Solvabilité II n'avaient pas été pris en compte.
Solvabilité II doit renforcer la prise en compte des risques et obliger les assureurs à mettre en réserve suffisamment de capital pour faire face à ces risques.
Les résultats des tests de résistance de 91 banques européennes, qui représentent 65% des actifs bancaires de l'Union européenne, sont également attendus courant juillet.
Un défaut de paiement de la Grèce n'est pas non plus envisagé dans ces tests mais les banques devront préciser leur exposition à un tel risque, a affirmé le mois dernier l'autorité de supervision chargée des tests, l'EBA.