Sartorius Stedim a bondi de 7,01% à 51 euros vendredi, soutenu par la spéculation concernant une éventuelle opération de rachat. Le titre de la société de biotechnologie a atteint un plus haut historique de 64,50 euros dans la matinée, en hausse de 35,3%. Il affiche un gain de 18% depuis un article de La Tribune paru le 23 juin dans lequel la branche de purification des liquides de 3M France avait exprimé son intérêt pour d'éventuels rachats de petites sociétés françaises et européennes.
"Nous pourrions envisager de racheter de petites sociétés françaises et européennes", avait alors indiqué au quotidien Anne Labussière, directrice de 3M Purification en France."Le titre monte sur des rumeurs récurrentes d'un intérêt de 3M", commente un trader cité par Reuters, rappelant l'article de La Tribune.
Un autre analyste interrogé par Reuters évoque d'autres scénarios spéculatifs possibles, dont une offre de la société mère de Stedim, le groupe pharmaceutique Sartorius AG (67% du capital), voire même une offre de fonds d'investissement.
Dans une étude publiée le 24 juin dernier, Gilbert Dupont souligne qu'un rachat ferait sens pour 3M qui semble éprouver certaines difficultés à s'imposer sur le segment de marché porteur de la purification des médicaments biologiques. Conscient du potentiel du marché, le conglomérat américain entend désormais s'appuyer sur le développement des Biotech indépendantes ou appartenant aux grands laboratoires français comme Sanofi ou le LFB. 3M vise 9% de part de marché d'ici à 2016 en France.
Le broker a réitéré "plus que jamais" son opinion Acheter avec un objectif de cours de 49,7 euros. "Si l'aspect spéculatif demeure limité à ce stade (SSB est détenu à hauteur de 67% par Sartorius AG), es propos tenus par 3M démontrent, une fois encore, l'intérêt marqué par certaines multinationales pour des actifs stratégiques comme ceux de SSB".
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Pharmacie - Santé
De nombreuses opérations de croissance externe ont déjà eu lieu. Merck & Co. est devenu le numéro deux mondial en rachetant Schering-Plough pour 41 milliards de dollars. Roche a finalement réussi à acquérir Genentech, la deuxième société américaine de biotechnologies, pour 47 milliards. Abbott a repris le pôle médicaments du belge Solvay pour 5,2 milliards d'euros. La phase de consolidation se poursuit. Sanofi-Aventis cherche à acquérir la biotech américaine Genzyme pour 18,5 milliards de dollars. Le leader mondial du secteur, son concurrent américain, Pfizer est également très actif dans le domaine des acquisitions. Moins d'un an après avoir repris son compatriote Wyeth pour 68 milliards de dollars, il est de nouveau prêt à investir plusieurs milliards de dollars pour se renforcer dans les pays émergents et dans plusieurs domaines d'activité : les médicaments génériques, les traitements contre la douleur, le cancer, la maladie d'Alzheimer, les anti-inflammatoires et les neurosciences.
Produits de base - Chimie
Les chimistes européens et américains demeurent prudents. Ils sont conscients qu'ils traversent actuellement une phase de croissance liée à la fin du déstockage chez leurs clients industriels. Le syndicat européen du secteur, le Cefic, qui estime que la croissance de la production devrait atteindre 2% en 2011, souligne que la reprise sur le marché européen demeure fragile. En France, l'Union des industries chimiques (UIC) considère que la croissance de la production ne dépassera pas 2,6% l'année prochaine.