Le titre Altran Technologies enregistre aujourd'hui la plus forte hausse de l'indice sbf 120 avec une progression de 3,29% à 5,525 euros. Philippe Salle, le nouveau PDG du groupe, a rencontré plusieurs analystes hier à l'occasion du salon du Bourget. Il a notamment annoncé avoir confié à BCG la revue stratégique du groupe. A l'issue de cette revue, a priori fin septembre, une nouvelle stratégie (« plan 2015 ») sera présentée ainsi qu'une nouvelle organisation du groupe.
Gilbert Dupont, qui porté son objectif de cours sur la valeur à 5,8 euros contre 5,6 euros auparavant, dit comprendre que le top management d'Altran associera à terme une partie de la direction actuelle et des profils externes.
La stratégie n'a pas été dévoilée mais plusieurs orientations semblent privilégiées. Gilbert Dupont cite la volonté de repositionner l'offre sur des métiers à plus forte valeur ajoutée afin d'améliorer la marge brute, ainsi que l'interrogation sur la pertinence de conserver une position forte dans les services informatiques au regard des positions concurrentielles actuelles.
Il cite également parmi les orientations probables de la direction le souhait d'accélérer la dynamique de croissance et des marges de l'international en développant une taille plus critique sur un nombre plus limité de pays (Allemagne...), et enfin, le fait d'accompagner la tendance de fond des projets contre les prestations d'assistance technique.
De son côté, Société Générale a renouvelé sa recommandation Acheter et son objectif de cours de 6,30 euros. L'analyste pense que Philippe Salle possède une solide culture financière. Il s'agit selon lui d'un point positif qui pourrait permettre au groupe de parvenir à une forte discipline financière à tous les niveaux du management.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Les points forts de la valeur
- Le groupe de conseil en technologie est parvenu, grâce à son plan de restructuration, à alléger nettement sa structure de coûts ainsi que sa dette. Le groupe a réglé son problème de respect de covenants bancaires ;
- La marge opérationnelle courante devrait s'améliorer grâce aux économies liées aux plans de départs volontaires et à la poursuite de la réduction des coûts indirects ;
- Des mesures pour restaurer la confiance de la communauté financière ont été prises, comme la création d'un comité d'audit et la nomination d'administrateurs indépendants ;
- Le groupe a annoncé, fin juin 2010, une nouvelle organisation visant à accélérer son développement et à « créer de la valeur pour ses actionnaires ». Cinq groupes d'offres ont été définis avec un responsable « mondial » pour chacun. Le but est de transformer le groupe de simple développeur en « un véritable architecte, un maître d'oeuvre dans les projets qu'il mène pour ses clients » et donc de doper la croissance.
Les points faibles de la valeur
- Le plan de sauvetage n'est pas jugé suffisant pour résoudre les problèmes structurels du groupe. Certains analystes ont le sentiment que les multiples d'Altran valorisent déjà le rebond attendu des marges dans un ENVIRONNEMENT toujours morose ;
- Le groupe subit la pression sur les prix, imposée par ses clients. Parallèlement, l'inflation des salaires des ingénieurs du groupe est à surveiller ;
- Certains analystes estiment que le groupe va mettre du temps à s'adapter au changement de configuration dans l'automobile, qui est l'un de ses secteurs de prédilection ;
- La mise en oeuvre de la nouvelle organisation va être progressive et nécessitera 12 à 18 mois avant d'être complètement opérationnelle ;
- Les analystes attendent également une amélioration de la communication financière ;
- Altran ne verse aucun dividende et n'a pas pour projet d'en verser un.
Comment suivre la valeur
- Altran est une valeur très volatile en Bourse ;
- Le titre reste soumis à la capacité du groupe à confirmer son redressement ;
- Les catalyseurs sur le titre sont : l'accélération de la croissance organique, la cession des entités qui sous-performent (le Brésil et surtout ADL), et la poursuite de l'amélioration du taux de facturation ;
- Dans une société de conseil, l'essentiel des charges d'exploitation réside dans les salaires des consultants. A ce titre, le taux d'utilisation des consultants de l'entreprise par rapport à celui du secteur est un indicateur important à suivre. Lorsqu'il diminue (c'est-à-dire que le nombre de consultants sans mission augmente), les charges de l'entreprise pèsent davantage sur la rentabilité ;
- La qualité des solutions mises en place pour favoriser la mobilité des ingénieurs est décisive dans les périodes de difficultés conjoncturelles ou sectorielles.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Informatique - SSII
Les professionnels estiment que 2010 devrait être une année de transition car les carnets de commandes des sociétés françaises sont à nouveau remplis et que les clients dégèlent progressivement les prises de décision. Ils prévoient donc que le marché des logiciels et services devrait croître de 2,2% en France comme au niveau mondial, après un recul d'un peu plus de 3% en 2009. La reprise sera moins vigoureuse en Allemagne où elle n'atteindra que 1,6% et au Royaume-Uni où elle s'établira à 1,4%. La relance de l'emploi du secteur en France, qui a été entamée à la fin du second trimestre, devrait donc se poursuivre.