Le conglomérat industriel américain Honeywell et Safran ont signé un protocole d'accord pour créer une société commune destinée à développer et commercialiser un nouveau système de taxiage plus écologique, le green taxiing électrique. Honeywell et Safran ont pour objectif d'équiper, avec ce système, les avions neufs ainsi que ceux déjà en service à compter de l'année 2016.
Le système de green taxiing électrique améliorera significativement la performance opérationnelle des compagnies aériennes et réduira leur empreinte environnementale, grâce à la baisse radicale des émissions polluantes produites lors des phases de roulage sur piste.
'Ce partenariat constitue pour Safran et Honeywell une opportunité unique d'associer leurs expériences et expertises respectives pour le plus grand bénéfice des compagnies aériennes et des passagers qu'elles servent,' déclare Jean Paul Herterman, Président-directeur général de Safran. 'C'est avec un grand enthousiasme que nous lançons ce nouveau partenariat qui rassemble les ressources de NOS deux entreprises et permettra d'améliorer les performances des compagnies aériennes.'
AOF - EN SAVOIR PLUS
Les forces de la valeur
- Safran est le troisième acteur de l'industrie européenne de l'aéronautique/défense (derrière EADS et BAE). Son potentiel de développement est substantiel ;
- Son désengagement de l'activité de communication a permis à Safran de poursuivre son recentrage sur son coeur de métier : la propulsion, l'aéronautique, la défense et la sécurité ;
- Le groupe vise à devenir un leader mondial dans les solutions d'identification basées sur la biométrie et dans la détection. Le marché de la sécurité est peu cyclique et dégage une croissance à deux chiffres. L'acquisition de l'américain L-1 Identity va renforcer ses positions ;
- Le groupe continue de bénéficier d'un effet mix entre les moteurs de première et seconde générations (soit environ 52% de la base installée) puisque 70% de ces moteurs ne sont pas encore passés en atelier de maintenance ;
- Le groupe génère des cash flows récurrents élevés et bénéficie d'une situation financière saine. Safran a donc les moyens de réaliser des acquisitions
Les faiblesses de la valeur
- La reprise des secteurs des hélicoptères et de l'aviation d'affaires reste fragile. Une hausse durable (plus de 6 mois, selon les analystes) du prix du pétrole pourrait venir peser sur le secteur ;
- Les plans de rigueur dans de nombreux pays européens visent notamment les dépenses militaires avec une baisse des crédits recherche ou encore une réduction de certains programmes transnationaux ;
- Le retard accumulé par le programme A400M est un handicap. Safran fait partie, via Snecma, du consortium européen chargé du développement du moteur de l'avion de transport militaire d'Airbus ;
- Safran est également dépendant du programme B787 de Boeing, sur lequel la visibilité reste faible ;
- L'étroitesse du flottant (39%) rend la valeur volatile.
Comment suivre la valeur
- Safran est sensible à l'évolution du secteur aéronautique civil et militaire ;
- Les négociations tarifaires avec les constructeurs, notamment Airbus et Boeing, sont à suivre ;
- Safran est une valeur très sensible au dollar puisqu'une variation de 10% de la parité aurait, toutes choses étant égales par ailleurs et hors couvertures, un impact de l'ordre de 315 millions d'euros au niveau de l'EBIT ;
- Les matières premières représentent environ 10% du prix de revient des produits de Safran ;
- L'un des principaux actionnaires de Safran est l'Etat avec 30,2% du capital, ce qui rend le dossier « politique » ;
- Le secteur aéronautique pourrait rapidement faire l'objet de grandes manoeuvres : l'Etat examine notamment le dossier de reprise de SNPE Matériaux Energétiques par Safran. Le groupe souhaite depuis plusieurs années mettre la main sur les actifs de propulsion solide de SNPE, notamment utilisée pour les fusées Ariane. Les discussions se poursuivent avec Thales en vue d'une correction de périmètre qui pourrait prendre la forme d'un échange d'actifs. De nombreux scenarii sont avancés ;
- Safran a toutefois tourné la page sur le dossier Zodiac. Le projet de rapprochement entre les deux groupes est abandonné. Cela devrait permettre aux investisseurs de se concentrer à nouveau sur les fondamentaux de Safran.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Aéronautique - Défense
Les analystes s'attendent à un rebond des fusions acquisitions dans le secteur, qui était jusqu'ici resté en marge du mouvement. La dernière opération a été réalisée fin octobre 2008, lorsque Finmeccanica a acquis DRS Technologies pour 5,2 milliards de dollars. Safran vient de boucler le rachat de l'américain L1 pour 1 milliard de dollars. Il aimerait également racheter Zodiac, alors que celui-ci tient à son indépendance. Plusieurs indicateurs soulignent la consolidation potentielle du secteur. Pendant la crise, les différents intervenants ont généralement géré leur trésorerie de façon prudente, ce qui leur permet aujourd'hui de bénéficier de liquidités abondantes. En outre, restructurés, ils bénéficient de finances assainies.