Le chimiste de spécialités américain Ashland bondit de 9,25% à 66,88 dollars à New York, dopé par l'annonce du rachat de son concurrent International Speciality Products (ISP) pour 3,2 milliards de dollars en numéraire. L'année dernière, Ashland a gagné près de 25% dans le sillage de la reprise économique mondiale. Avec cette opération, le groupe américain augmente son portefeuille de produits sur des marchés à forte croissance, comme l'hygiène personnelle, la pharmacie et l'énergie. Autre avantage, ces marchés devraient réduire la dépendance d'Ashland au cycle économique.
Au cours des douze derniers mois, clos fin décembre, ISP, société non cotée, a réalisé un chiffre d'affaires d'environ 1,6 milliard de dollars pour un Ebitda de 360 millions de dollars.
La transaction valorise ISP à 9 fois son Ebitda. Sur les 5 dernières années, les acheteurs de sociétés du secteur de la chimie de spécialités ont payé en moyenne sur un multiple de 7,5 fois l'Ebitda, selon des données Bloomberg.
Cette transaction devrait être immédiatement relutive au niveau du bénéfice par action. Elle devrait être finalisée au trimestre clos en septembre. A partir de la deuxième année, le rapprochement devrait générer 50 millions de dollars d'économies annuelles.
ISP dispose de cinq centres de recherche dans le monde, dont l'un situé à Sophia Antipolis, près de Nice (sud-est de la France).
Avec l'acquisition d'ISP, Ashland devrait réaliser un chiffre d'affaires annuel d'environ 7,6 milliards de dollars, dont la moitié réalisées hors d'Amérique du nord.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Produits de base - Chimie
Les chimistes européens et américains demeurent prudents. Ils sont conscients qu'ils traversent actuellement une phase de croissance liée à la fin du déstockage chez leurs clients industriels. Le syndicat européen du secteur, le Cefic, qui estime que la croissance de la production devrait atteindre 2% en 2011, souligne que la reprise sur le marché européen demeure fragile. En France, l'Union des industries chimiques (UIC) considère que la croissance de la production ne dépassera pas 2,6% l'année prochaine.