L'action Ingenico (+ 5,10% à 32,16 euros) a affiché vendredi la plus forte hausse de l'indice SBF 120, dopée par l'annonce de sa participation au projet de porte-monnaie électronique Google Wallet. Il s'agit une nouvelle application Google qui permet aux consommateurs d'utiliser leur téléphone mobile pour payer et enregistrer une transaction. Le service sera disponible cet été à New York et à San Francisco.
Cette application est basée sur la technologie NFC pour (Near Field Communication). Cette dernière permet des transferts de données entre deux appareils électroniques placés à quelques centimètres l'un de l'autre. Ses principales applications sont l'échange de contenus et le paiement à partir d'un téléphone portable.
Les appétits pour cette technologie s'aiguisent car ce marché pourrait décoller prochainement. Exane attendait en février un décollage de ce marché en 2011/2012. Tous les acteurs de l'industrie du mobile ont présenté des produits et services compatibles avec le NFC : opérateurs télécoms, banques, fabricant de téléphones... Les ventes de ses terminaux de paiement d'Ingenico incluant cette technologie ont ainsi doublé en 2010. Ils représentent désormais 21% de ses ventes totales de terminaux.
Le broker estimait alors que les transactions NFC pourraient croître de 80% en moyenne entre 2010 et 2014 en termes de volumes et de 130% en valeur. Elles représenteraient alors 12 milliards de dollars.
Cette nouvelle permet à l'action de regagner quelques couleurs. Elle avait été pénalisé le 13 mai par l'opposition ministère américain de la Justice au rachat d'Hypercom par Verifone. Ingenico ne mettra finalement pas la main sur les actifs américains de la cible.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Les points forts de la valeur
- Ingenico est le leader des solutions de paiement sécurisées avec une gamme complète de produits et une présence mondiale ;
- La stratégie d'Ingenico depuis deux ans est d'arriver à trouver les moyens d'aller vers un modèle économique de rémunération sur le volume de transactions plutôt que sur la rémunération des ventes de terminaux ;
- D'où une incursion progressive dans les services de paiement, activité plus margée, accélérée par l'acquisition fin 2009 de l'allemand Easycash. Deux nouvelles acquisitions ont été réalisées début juillet, à Singapour et en Espagne ;
- La part de l'activité Services doit ainsi passer de 20% du CA en 2009 à 40% en 2013. Cela devrait s'accompagner d'une revalorisation en Bourse ;
- La poursuite de la migration vers la nouvelle norme de carte à puce EMV (Europay MasterCard Visa) mais aussi la forte croissance de secteurs en devenir, comme le commerce mobile sécurisé et l'identité électronique, ainsi que l'équipement rapide des pays émergents, soutiennent la croissance du groupe ;
- L'acquisition, en 2008, de 55% du chinois Fujian Landi permet à Ingenico de se positionner sur un marché qui affiche une croissance des ventes de 20% par an ;
- Le groupe bénéficie d'une forte capacité d'innovation. Le budget R&D représente plus de 8% de son chiffre d'affaires ;
- La stratégie du groupe est considérée comme lisible ;
- La situation financière du groupe est saine.
Les points faibles de la valeur
- La visibilité reste faible sur la reprise des commandes des grands comptes ;
- Les synergies attendues de l'acquisition d'Easycash ne sont pas encore chiffrées ;
- A terme, les opérateurs télécoms, qui souhaitent faire du téléphone portable un moyen de paiement, pourraient représenter une menace pour le groupe.
Comment suivre la valeur
- Si le marché américain est porteur dans le domaine des terminaux de paiement, l'exposition du groupe à cette zone lui confère une sensibilité au dollar ;
- Le groupe se dit prêt à réaliser de nouvelles opérations de croissance externe ;
- Le capital pourrait évoluer comme l'a démontré la spéculation de décembre 2010. Safran est vendeur de sa participation. Mais l'Etat français veut sécuriser le capital d'Ingenico et n'acceptera pas un raid de la part d'une société étrangère, ce qui pourrait faire fuir les prédateurs. Le FSI pourrait donc racheter cette participation.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Informatique - SSII
Les professionnels estiment que 2010 devrait être une année de transition car les carnets de commandes des sociétés françaises sont à nouveau remplis et que les clients dégèlent progressivement les prises de décision. Ils prévoient donc que le marché des logiciels et services devrait croître de 2,2% en France comme au niveau mondial, après un recul d'un peu plus de 3% en 2009. La reprise sera moins vigoureuse en Allemagne où elle n'atteindra que 1,6% et au Royaume-Uni où elle s'établira à 1,4%. La relance de l'emploi du secteur en France, qui a été entamée à la fin du second trimestre, devrait donc se poursuivre.