Derichebourg progresse de 4,45% à 6,477 euros, soutenu par des résultats semestriels en forte hausse à la faveur de la performance de son pôle Environnement (68% de son chiffre d'affaires au 31 mars). L'excédent brut d'exploitation (Ebitda) de cette branche qui comprend la collecte, le recyclage et la valorisation des déchets, a bondi de 83% à 106,3 millions d'euros dans le sillage de la reprise économique et de la hausse des prix de la ferraille. En conséquence de quoi, l'Ebitda global affiche un gain de 53% à 139,4 millions, donnant une marge brute de 7,4% contre 6,4% un an plus tôt.
Pour Derichebourg, ce dernier chiffre illustre sa capacité à retrouver ses résultats d'avant crise.
Petit bémol, les deux autres activités du groupe sont à la traîne. Ainsi, l'excédent brut d'exploitation de la branche Aéroportuaire (Servisair) n'a progressé que de 3,4% à 33,5 millions d'euros pénalisé par des évènements politiques et économiques (printemps arabe, tremblement de terre, hausse des prix du carburant).
L'Ebitda de la branche Multiservices s'est quant à lui dégradé à 1,2 million contre 1,7 million un an plus tôt. Le groupe a évoqué un « décalage entre l'arrêt de certains programmes d'assemblage et la reprise des nouveaux ».
Si les investisseurs semblent apprécier le début d'année de Derichebourg, Gilbert Dupont se montre plus critique. Soulignant des résultats inférieurs à ses attentes, le broker a abaissé ses prévisions de résultats pour l'ensemble de l'exercice 2011 et son objectif de cours à 6,8 euros contre 7,1 euros auparavant.
Le bureau d'études redoute que le contexte économique ne soit moins porteur au second semestre (recul du prix des ferrailles en variation annuelle en avril). Pour autant, il maintient sa recommandation Accumuler en raison du potentiel de hausse de 10%.
(P-J.L)
AOF - EN SAVOIR PLUS
=/Les points forts de la valeur/=
- Acteur de référence sur le marché de la collecte et du traitement des métaux ferreux et non ferreux (61% du CA), Derichebourg occupe actuellement environ 1/3 du marché hexagonal ;
- La réglementation européenne, de plus en plus stricte en matière d'environnement, constitue un socle à la croissance ;
- Après un long travail de restructuration, la société est parvenue à renouer avec les profits en 2010 ;
- La hausse des cours de la ferraille à des niveaux proches des records de 2007 représente actuellement un important vecteur de croissance pour l'activité recyclage, mais également un facteur de désendettement.
=/Les points faibles de la valeur/=
- Le titre demeure très cyclique en dépit d'une diversification de l'activité du groupe ;
- Le positionnement sur les services aéroportuaires (20,5% du CA) et les multiservices (18,5% du CA) est relativement récent (2005/06). Les parts de marché sont donc encore faibles d'autant que le secteur est atomisé ;
- Le poids de la dette constitue encore un réel sujet de préoccupation. Dans l'immédiat, le groupe a renégocié avec ses créanciers le crédit syndiqué arrivant à échéance le 1er décembre 2010 et qui devait être initialement remboursé via des cessions d'actifs. Le groupe n'aura pas donc à vendre des actifs sous la pression.
=/Comment suivre la valeur/=
- Derichebourg est une valeur cyclique, mais également dite « value » du fait de la restructuration en cours dans les services aéroportuaires mais également dans le recyclage ;
- Certains analystes estiment que le consensus de prévisions de résultats reste très conservateur, laissant place à des révisions à la hausse ;
- L'activité de Derichebourg dépend de la conjoncture économique mais également de l'évolution réglementaire dans le secteur de l'environnement ;
- Les services aéroportuaires sont liés au cycle dans le secteur aérien. Les résultats de cette activité sont également dépendants de l'évolution du dollar et de la livre sterling ;
- Le prix de la ferraille est une donnée à suivre pour l'activité recyclage ;
- Selon les analystes, l'activité Environnement pourrait avoir un grand intérêt stratégique pour Suez Environnement ou pour un groupe étranger voulant s'implanter en France.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Services aux entreprises
En France, l'emploi intérimaire, qui a commencé à redémarrer fin 2009, a continué sa progression, en juin. Le rythme a été un peu supérieur aux mois passés, avec une hausse de 1,3% sur un mois et de 24,8% sur un an. L'augmentation avait été plus faible au mois de mai (+0,3% sur un mois et +22,8% sur un an) mais à peu près équivalente en avril (+1,7 % sur un mois et +24,6 % sur un an). Cette donnée n'est pas spécifique à la France car l'intérim se redresse également à l'étranger, notamment aux Etats-Unis. C'est ce que confirment les chiffres publiés par le leader mondial du secteur, Adecco. Il a bénéficié d'une croissance de 16% de son chiffre d'affaires en juillet et août. Selon le groupe le taux de pénétration sur le marché du travail de la part de l'intérim remonte aux tats-Unis. Il avait chuté à 1,3% pendant la crise et se situe désormais à 1,6%.