La compagnie aérienne à bas coûts Ryanair cède 5,33% à 3,36 euros à Dublin, pénalisée par des perspectives prudentes et le nuage de cendres au-dessus de l'Islande. Le numéro un européen du secteur a déçu les investisseurs en annonçant une réduction, pour la première fois de son histoire, de ses capacités dès le début de la basse saison en octobre. Le champion irlandais cherche à s'adapter à la décélération du trafic combinée à la hausse des carburants. Cette mesure combinée à des hausses des prix devrait permettre d'afficher un bénéfice annuel stable sur l'exercice qui vient de débuter.
Concrètement, Ryanair devrait clouer au sol 80 de ses 300 avions en raison d'une hausse de son trafic plus modeste, à 75 millions de passagers (+4%). Son PDG Michael O'Leray a évoqué les "incertitudes liées aux mesures d'austérité" prises en Europe. L'an dernier, le leader du low cost a transporté 72,1 millions de passagers, en hausse de 8% sur un an.
Le chiffre d'affaires a progressé de 21% à 3,63 milliards tandis que le bénéfice net part du groupe a grimpé de 26% à 401 millions d'euros. Ryanair a réalisé cette bonne performance à la faveur de réduction de coûts et de la hausse des prix des billets alors que les prix des carburants ont bondi de 37%.
La baisse de l'action est également imputable au nouveau nuage de cendres volcaniques qui flotte au-dessus de l'Islande. Le principal aéroport de l'île restera fermé ce lundi pour la seconde journée consécutive. Le nuage pourrait atteindre l'Europe en milieu de semaine, entraînant une paralysie du ciel européen dommageable aux compagnies.
Les investisseurs ont en mémoire les six jours de 2010 durant lesquels les avions avaient été cloués au sol en raison de l'éruption volcan islandais Eyjafj&*#8221;l. Son nuage de cendres avait coûté 1,7 milliard de dollars (1,21 milliard d'euros) au secteur aérien.
Dans cette perspective, le concurrent de Ryanair, le britannique Easyjet, abandonne 3,86% à 347,70 pence. A Paris, Air France-KLM, en repli de 4,08% à 11,515 euros, accuse la plus forte baisse de l'indice SBF 120.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Transport aérien
L'Association internationale du transport aérien (Iata) a revu nettement à la hausse ses prévisions de résultat du secteur. Elle table désormais sur un bénéfice de 8,9 milliards de dollars en 2010, soit trois fois plus que sa précédente estimation en juin, grâce à une reprise plus importante et rapide que prévue. Cela constitue un redressement spectaculaire du secteur car, en 2009, les compagnies aériennes avaient subi des pertes estimées à près de 10 milliards de dollars. Ce sont essentiellement les compagnies de la région Asie-Pacifique qui vont tirer parti de ce redressement, avec une forte reprise de l'activité de transport de fret. La prévision de bénéfices pour la région a ainsi été revue à 5,2 milliards de dollars, trois milliards de plus qu'auparavant. En revanche, les compagnies européennes devraient rester globalement déficitaires cette année, même si la prévision de pertes pour 2010 a été réduite à 1,3 milliard de dollars, contre 2,3 milliards précédemment estimés. Le décalage entre l'Europe et l'Asie devrait perdurer en 2011.