L'heure est aux soldes pour l'action gap qui chute de 17,17% à 19,29 dollars. Le distributeur de vêtements est lourdement sanctionné pour avoir nettement réduit ses objectifs annuels en raison de la progression plus forte que prévu du coût des matières premières. Le groupe, comme l'ensemble du secteur, est pénalisé par la hausse du prix du coton, qui représente l'essentiel de ses coûts en matières premières. Il y a quelques mois, Exane rappelait qu'elles représentaient de 40% à 50% du coût des biens vendus dans ce secteur.
Depuis le début de l'année, le prix du coton a augmenté de 20% après un bond de près de 65% en 2010. La distribution textile est aussi confrontée à l'augmentation du coût du travail en Chine. Les salaires représentent, eux, de 15% à 20% du coût des biens vendus
Résultat, Gap anticipe une hausse de 20% du coût de production par pièce au second semestre. Cette augmentation, le groupe ne peut pas la répercuter totalement dans les prix de vente, en particulier pour ses marques bon marché comme Old Navy. Les clients fréquentant ces magasins sont en effet plus sensibles au prix.
En conséquence, le distributeur a du revoir nettement à la baisse ses ambitions de résultats pour l'exercice fiscal 2011. Il anticipe désormais un bénéfice par action compris entre 1,40 et 1,50, contre une projection de 1,88 à 1,93 dollar auparavant et un consensus à 1,84 dollar.
Gap a en outre présenté des résultats trimestriels décevants. Au premier trimestre, clos fin avril, la chaîne américaine a réalisé un bénéfice net en baisse de 23% à 233 millions de dollars, soit 40 cents par action. Le consensus FactSet était de 39 cents. Le chiffre d'affaires a reculé de 1% à 3,30 milliards de dollars, à comparer avec un consensus de 3,27 milliards.
Plus importantes pour les analystes, les ventes à données comparables, c'est-à-dire pour les magasins ouverts depuis au moins un an, ont baissé de 3%. A données comparables, le chiffre d'affaires de Gap Amérique du Nord a reculé de 3% tandis que celui de Banana Republic Amérique du Nord et Old Navy Amérique du Nord ont baissé respectivement de 1% et 2%. Les ventes à l'international ont reculé de 6%.
(C.J)
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Distribution spécialisée
Selon l'Institut Français de la mode (IFM), les ventes d'habillement sur internet ne cessent de se développer. A fin juin, elles ont bondi de 30% sur un an. Elles représentent désormais 8,6% du marché français de l'habillement. De plus en plus d'acteurs développent leur site de ventes : le dernier en date est l'enseigne Zara. Néanmoins, la mode féminine étant vendue sur Internet à un prix qui est 11% inférieur en moyenne au reste du marché, se pose le problème de la viabilité des points de vente classiques. L'essor de la commande par Internet représente un changement important pour les acteurs de la vente par correspondance (VPC). Selon le président de Redcats, entre 70% et 80% du chiffre d'affaires du groupe est désormais réalisé en ligne. La possibilité de faire du shopping depuis un téléphone mobile devrait encore accélérer cette mutation. Ainsi environ 600.000 applications I-Phone pour le site Vente-Privée.com auraient été téléchargées depuis son lancement en juin. Grâce à Internet, certains experts estiment que, d'ici à 5 ans, la vente à distance devrait peser au moins 15% à 20% des ventes d'habillement en France.