De son propre aveu, le géant suisse des matières premières Glencore a parfaitement négocié l'entrée en Bourse de 20% de son capital. L'opération, réalisée à la fois à Londres et à Hong-Kong, a permis au premier actionnaire du groupe minier Xstrata de lever environ 10 milliards de dollars auprès des investisseurs, dont 6,9 milliards auprès d'investisseurs institutionnels "clés" tels que Credit Suisse, UBS et des fonds privés et souverains.
Lors des premiers échanges, le titre progressait de 3,4% à 548 pence pour un prix de lancement de 530 pence. A ce prix, la valorisation du groupe avoisine les 60 milliards de dollars.
A la Bourse de Londres, les titres échangés le sont de manière restreinte. Ils seront échangés sans restriction le 24 mai. Glencore intégrera le Footsie 100, l'indice phare de la Bourse britannique, le 20 mai après-Bourse.
L'introduction en Bourse d'une partie de son capital devrait permettre au champion helvète de poursuivre sa stratégie de diversification et d'intégration verticale. Il devrait pouvoir relever sa participation dans le producteur kazakh de zinc Kazzinc de 50,7% à 93% et financer d'autres investissements sur trois ans.
Si l'ampleur du deal impressionne (il s'agit de l'une des plus importantes introductions en Bourse jamais survenues à la Bourse de Londres), elle soulève aussi des questions sur le cycle des matières premières.
Pour certains, les managers de Glengore ont peut-être lancé cette opération dans la perspective d'une crise des matières premières à court ou moyen terme. Leurs cours ont atteint il y a 15 jours le point le plus haut en valeur courante de toute l'histoire et un record depuis le choc des années 1970 en valeur constante.
La majorité des analystes préfèrent rester confiants. Selon eux, les matières premières sont solidement ancrées dans un cycle haussier de long terme à la faveur du boom des émergents.