
Les plateformes américaines Nasdaq OMX et IntercontinentalExchange (ICE) ont annoncé lundi leur décision de retirer leur offre hostile sur le groupe transatlantique NYSE Euronext, devant l'opposition des autorités de la concurrence.
"Nous avons décidé de retirer notre offre puisqu'il est apparu évident que nous ne pourrions pas obtenir les autorisations du régulateur", malgré des efforts pour remédier aux problèmes de monopole, par le biais notamment de la vente de certaines activités, a expliqué Bob Greifeld, le patron de Nasdaq OMX, cité dans le communiqué.
Le ministère de la Justice américain a effectivement indiqué une heure plus tard qu'il avait indiqué au Nasdaq et à l'ICE qu'ils seraient poursuivis s'ils maintenaient leur offre, car "l'acquisition aurait éliminé de façon substantielle la concurrence sur le marché de la cotation des entreprises".
Les conseils d'administration des deux groupes avaient donné leur accord début mai pour lancer l'offre destinée à acquérir l'ensemble des actions NYSE Euronext pour un montant d'environ 11 milliards de dollars.
Cette offre était destinée à contrer le rapprochement entre NYSE Euronext et l'opérateur allemand Deutsche Börse, annoncé en février. L'annonce de lundi retire tout risque de bataille boursière.
Le NYSE Euronext a pris acte de son côté du retrait de l'offre du Nasdaq et de l'ICE, et défendu une nouvelle fois le bien fondé de l'opération avec Deutsche Börse.
"Comme nous l'avons toujours dit, la fusion avec Deutsche Börse crée le meilleur groupe boursier au monde - une exploitation diverse, d'un point de vue géographique, avec plusieurs classes d'actifs qui créeront une valeur de long terme attractive pour les actionnaires", a souligné le directeur général de NYSE Euronext Duncan Niederauer, cité dans un communiqué.
"Nous nous réjouissions de continuer à répandre cette vision auprès des actionnaires et des autres parties prenantes d'ici le vote du 7 juillet", a-t-il ajouté.
Nasdaq OMX et ICE proposaient un démantèlement de leur cible, le premier récupérant les activités de cotation et échanges d'actions (Bourses de New York, mais aussi Stockholm, Copenhague, Reykjavik, Helsinki...) et le deuxième les activités de produits dérivés.
A la Bourse de Paris, le titre de NYSE Euronext a immédiatement plongé, perdant 10,04% à 25,75 euros vers 13h50 (11h50 GMT) dans un marché en baisse de 1,32%.
Deutsche Börse s'est refusé à tout commentaire, et son titre a bondi de près de 5% à la Bourse de Francfort après l'annonce de la nouvelle.
"La décision des sociétés d'abandonner leur offre sur NYSE Euronext met fin aux inquiétudes qui s'étaient développées durant notre enquête", a commenté la responsable du service de la concurrence au ministère de la Justice américain, Christine Varney.
Selon elle, "l'acquisition aurait supprimé des incitations à offrir des prix compétitifs, des services de haute qualité, et des innovations dans la cote, l'échange et les services de données".
De son côté le directeur général du Nasdaq Bob Greifeld, se disant "surpris et déçu", a indiqué que rien n'avait pu convaincre les autorités américaines.
"Nous avons pris la décision de retirer notre offre lorsqu'il est devenu clair que nous ne réussirions pas à obtenir l'accord des autorités de régulation, en dépit des remèdes importants que nous proposions", y compris la vente d'un organisme d'autorégulation (SRO), a-t-il indiqué dans un communiqué.
Il a aussi indiqué que "les actionnaires de NYSE Euronext ne devraient pas être forcés à voter sur leur fusion avec Deutsche Börse tant que des soucis d'antitrust persistent à la fois aux Etats-Unis et en Europe".
Le PDG d'ICE Jeffrey Sprecher a souligné pour sa part que sa société "continuerait à rechercher des opportunités qui bénéficient à (ses) clients et actionnaires".