La Commission européenne a de nouveau exclu lundi l'idée d'une restructuration de la dette grecque, face aux difficultés persistantes du pays, mais pas l'option moins radicale d'aménagements sur les délais de paiement par exemple.
"Une restructuration n'est pas à l'ordre du jour", a affirmé son porte-parole pour les questions économiques, Amadeu Altafaj, en mettant en garde contre les "conséquences dévastatrices" si la Grèce renonçait à payer une partie de sa dette envers les créanciers publics et privés.
Les opposants à un tel scénario, sur lequel parient de plus en plus les marchés financiers, font valoir que le pays n'aurait ensuite plus accès au marché pour emprunter pendant des années, faute de confiance des investisseurs. Ce qui contraindrait la communauté internationale à le financer pendant très longtemps.
Un autre scénario, de moindre ampleur, est évoqué: celui d'un "reprofilage" ou "remodelage" des emprunts déjà contractés par le pays ("reprofiling" en anglais), passant par l'octroi de délais plus longs pour rembourser, voire une baisse des taux d'intérêt.
Et le porte-parole de la Commission a paru ne pas exclure cette dernière option en soulignant qu'elle était distincte d'une restructuration de dette proprement dite.
"Le +reprofiling+ est un concept, la restructuration en est un autre", a-t-il dit.
"Des arrangements sont toujours possibles" dans le programme de prêts octroyés à la Grèce l'an dernier par l'UE et le FMI, a ajouté Amadeu Altafaj, "et cela est prévu dans l'accord de principe (conclu avec le pays) afin d'adapter le programme au scénario macroéconomique dans lequel il évolue", a-t-il précisé.
Le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, a envisagé dimanche pour la première fois d'accorder à la Grèce une prolongation des délais de remboursement de sa dette mais à condition que les créanciers privés participent.
"Nous avons besoin d'une règle claire : s'il y a un rééchelonnement (de la dette), tous les crédits devront être rééchelonnés", a dit le ministre.
Des experts de l'Union européenne, du Fonds monétaire international et de la Banque centrale européenne examinent actuellement les finances de la Grèce et évaluent l'état d'avancement du programme d'austérité imposé au pays en échange de l'aide financière internationale consentie l'an dernier. Ils doivent rendre leur rapport en juin.
La Grèce a reçu l'an dernier la promesse de 110 milliards de prêts sur trois ans versés par l'Europe et le Fonds monétaire international. Mais un nouveau coup de pouce financier est à présent envisagé car le pays peine à sortir de l'ornière.